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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 30 SEPTEMBRE AU 6 OCTOBRE 1918
30 septembre 2018
Le Progrès de l’Ouest (106 JO 9) communique les premières conséquences de l’ouverture des négociations de paix avec les empires centraux. La Bulgarie a en effet capitulé et demandé la signature d’un armistice avec le commandant des forces alliées en présence. La résolution du conflit bulgare galvanise l’opinion publique et les conquêtes des troupes de l’Entente en France. La fin de la guerre est proche. Même si se sont principalement les satellites des grandes puissances qui osent faire le premier pas, personne ne doute que les grandes nations européennes entreront bientôt à la table des négociations. La vie en Anjou devient un peu plus supportable pour les vignerons qui ne sont plus mis à contribution pour les réquisitions à l’armée mais un incendie au château d’Angers a bien failli venir noircir ce tableau hebdomadaire.
La victoire des Alliés et la paix bulgare
Légende : La victoire des Alliés et la paix bulgare (Le Progrès de l’Ouest du 6 octobre 1918. 106 JO 9)
Les premiers éléments de la paix font surface cette semaine du côté de la Bulgarie et viennent conforter les espoirs de l’Entente de mettre fin à la guerre, à la fois par la voie militaire et par la voie diplomatique. Le Temps écrit alors : « pour faire la paix, la vraie paix, il n’y a qu’un moyen : c’est faire la guerre. Chaque fois que des gouvernements ont méconnu ce principe, c’est à coup de vies humaines qu’il a fallu payer leurs erreurs. On ne nous y reprendra pas [...] Nous venons d’avoir une preuve éclatante aux Balkans. Les mêmes saines doctrines de guerre nous donneront sur le front français, la paix solide et rémunératrice par la victoire rapide et incontestée ». Parallèlement, « l’offensive combinée et déclenchée par le maréchal Foch bat victorieusement de ses vagues d’assaut tous les fronts, et va, sans doute, s’étendre encore à des secteurs où l’Allemand pouvait se croire en sécurité. De sécurité, il n’en a plus, même derrière ses défenses les plus formidables, les plus minutieusement organisées ». En effet, les Alliés réussissent à reprendre aux mains de l’ennemi les villes de Lens et d’Armentières.
La Bulgarie implore la paix
« Le général commandant en chef des armées alliées en Macédoine télégraphie au gouvernement français : ?ce soir un officier supérieur bulgare s’est présenté en parlementaire demandant […] une suspension d’armes de 48 heures, pour permettre l’arrivée de deux délégués autorisés du gouvernement bulgare […] pour arrêter les conditions d’une armistice et éventuellement de la paix? […] Le 30 septembre à midi, les hostilités ont cessé entre l’armée bulgare et les armées alliées ».
Le feu au château d’Angers
L’incident est au cœur de l’information de la municipalité : un incendie s’est déclaré dimanche matin au château d’Angers. Emblème de la ville, les conséquences auraient pu être terribles pour le monument. « Le feu s’est déclaré au Château, dans un hangar d’automobiles. En quelques minutes les flammes se développèrent et sans la promptitude des secours, le sinistre aurait pu être important. Tout se borne, heureusement, à quelques dégâts matériels ».
Réquisitions des vins en 1918
La réquisition des vins aux armées a considérablement affaibli la viticulture en Anjou pendant la guerre. Les exploitants sont soumis aux quotas militaires et les mauvaises conditions météorologiques ne parviennent pas à combler le déficit des cultures. Certains cultivateurs ont déposé le bilan ou se sont tournés vers d’autres cultures, moins contraignantes et plus productives que celle du raisin. Cependant, l’année 1918 semble épargnée l’Anjou et ses vins : « la réquisition est maintenue pour la fourniture du vin aux Armées. Mais elle ne sera appliquée qu’aux départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, de l’Hérault, du Gard, de la Gironde et de l’Algérie. En conséquence, les Vignerons de Maine-et-Loire ont la libre disposition de leur récolte ».