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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 28 OCTOBRE AU 3 NOVEMBRE 1918

28 octobre 2018

Le Bonhomme Angevin (23 JO 12) retrace les derniers soubresauts diplomatiques de la Triple Alliance. Les liens politiques entre les puissances centrales se désolidarisent progressivement car les négociations de paix engagées avec chacun des partis visent avant tout à les séparer. La Turquie est ainsi le premier membre de l’Alliance à signer un armistice avec les Alliés. L’Autriche-Hongrie et l’Allemagne résistent encore, mais les émeutes populaires en Allemagne réclament l’abdication du Kaiser et l’instauration de la République. Les socialistes réussissent enfin à mobiliser l’opinion allemande sur l’avenir de leur pays. Parallèlement, les chefs des gouvernements alliés se réunissent à Paris afin de mettre en place les conditions qu’ils souhaitent imposer aux vaincus.

L’armistice signé entre la Turquie et l’Entente

 
Légende : L’armistice est signé entre la Turquie et l’Entente (Le Bonhomme Angevin du 3 novembre 1918. 23 JO 12)
La demande de paix des puissances centrales aboutissent entre l’empire turc et l’Entente. Défait au Proche-Orient par les troupes alliées et endurant une crise politique et dynastique, la Turquie est le premier membre de la Triple Alliance à signer un armistice avec ses adversaires. Les suites des négociations s’avèrent d’autant plus favorables à l’Entente. « M. Leygues, ministre de la Marine, vient de faire connaître à la tribune de la Chambre qu’à la suite de négociations engagées entre les plénipotentiaires français et alliés d’une part et les plénipotentiaires turcs d’autre part, l’armistice entre la Turquie et l’Entente a été signée aujourd’hui à Milos ».

Émeutes à Berlin

 


Des émeutes populaires éclatent partout en Allemagne contre le gouvernement allemand et réclament la République. « On mande de Berlin, que de sérieuses émeutes se sont produites dimanche à Berlin, après les réunions électorales des socialistes indépendants. La police a eu raison de ces émeutes sans grandes difficultés. Un grand nombre de jeunes gens se sont assemblés tard dans l’après-midi, devant les ambassades de Russie. La foule obstruant les rues, la police est intervenue et a opéré six opérations ». Représentant le parti social-démocrate indépendant d’Allemagne, le député Hugo Haase est une des figures de ces émeutes. Lors d’une conférence à Francfort, il présente son parti politique comme une alternative pacifiste à la situation allemande, bloquée par les luttes intestines de pouvoir au gouvernement. « Notre gouvernement a adopté le programme de Wilson. Mais, il y a un mois, les socialistes […] protestèrent contre le même programme. Haase dans sa conclusion, demande l’abdication de la dynastie des Hohenzollern et la proclamation de la République. Ses paroles furent saluées par un tonnerre d’applaudissements ».

Le kaiser abdiquerait si…

 


Les réclamations républicaines du peuple allemand et des socialistes minoritaires sont bientôt rejointes par celles du gouvernement. L’abdication de Guillaume II fait désormais l’unanimité en Allemagne. Le Daily Mail confirme que « selon des nouvelles reçues de Berlin, l’abdication de l’empereur est attendue depuis une semaine environ dans les milieux politiques, depuis que le nouveau gouvernement a déclaré qu’elle était désirable au point de vue de la politique étrangère ». Le principal intéressé n’est pas totalement étranger à cette idée, mais souhaite avant tout conserver son héritage et le léguer aux membres de sa dynastie.

Les chefs de l’Entente vont fixer le sort des vaincus

 


« Depuis que M. Wilson s’est décidé à transmettre la demande allemande d’armistice, les chefs des gouvernements de l’Entente ont décidé de se rencontrer en France, accompagnés de leurs ministres des affaires étrangères et de leurs principaux conseillers militaires et navals ». Ces réunions auront pour but de fixer les conditions de la capitulation allemande et les bases d’un futur traité de paix entre les deux adversaires et leurs alliés respectifs. Les vainqueurs de l’Entente ont l’intention d’imposer leurs volontés aux vaincus de l’Alliance. L’injustice et le « diktat » de ses réclamations constitueront bientôt un vif ressentiment en Allemagne qui éclatera durant le Seconde Guerre mondiale.

 
Légende : Les délégués de l’Entente se réunissent à Versailles pour fixer le sort des vaincus (Illustration du 9 novembre 1918. PER 147 30)


Cette semaine il y a 100 ans

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