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SEMAINE DU 14 AU 20 OCTOBRE 1918

14 octobre 2018

Le Courrier de Saumur (31 JO 78) consacre une grande partie de ses colonnes aux troubles politiques survenus dans le gouvernement autrichien suite à sa défaite sur le champ de bataille et l’ouverture des négociations de paix. Le régime monarchique de l’empire et l’intégrité de son territoire sont menacés par les revendications d’indépendance de ses sujets. Composé d’une mosaïque de nationalités, l’Autriche-Hongrie se désintègre progressivement au profit du droit des nations à disposer d’elles-mêmes. La Hongrie et les Balkans se séparent donc de l’emprise autrichienne tandis qu’en Allemagne, la réponse définitive à la paix doit être prochainement réalisée. L’enthousiasme des Français est particulièrement marqué par ces nouvelles mais aussi par l’annonce de la prise de Lille.

La dissolution de l’Autriche

 
Légende : la dissolution de l’Autriche (Le Courrier de Saumur du 17 octobre 1918. 31 JO 78)
La défaite imminente de la Triple Alliance dans cette guerre entraîne avec elle la chute des gouvernements responsables de l’entrée en guerre des pays concernés. Le démantèlement de l’Autriche-Hongrie est un des effets consécutifs de sa position de faiblesse et les nombreuses nationalités qui composent ses territoires souhaitent tirer parti de cette situation. « Les nouvelles venues de Vienne montrent la situation de la double monarchie s’aggravant chaque jour davantage. Les nations slaves, non seulement affirment leurs droits, mais passent aux actes. C’est ainsi que les Croates annoncent leur intention de proclamer solennellement à la Chambre de Budapest leur séparation d’avec la Hongrie et leur indépendance. On parle ouvertement de la future constitution de l’état tchèque ».

La Hongrie proclame son indépendance

 


Prenant la suite des nations slaves, la Hongrie se détache à son tour de l’empire d’Autriche en proclamant son indépendance, en proclamant la paix et en approuvant les propositions de M. Wilson. Dans son discours, le président-ministre, docteur Werkelé déclare : « je veux communiquer à la Chambre le fait que le gouvernement a remis sa démission à l’empereur, qui cependant, ne l’a pas acceptée. Je considère comme de mon devoir de renseigner la Chambre sur la situation politique […] Oublions, jusqu’à la conclusion de la paix, tout ce qui nous sépare, soyons unis, non seulement en proclamant, mais aussi en réalisant une Hongrie autonome et indépendante ! ». Le pays entame immédiatement des négociations de paix avec l’Entente.

La prise de Lille

 


Le 17 octobre 1918, la nouvelle de la prise de Lille par les Alliés atteint Paris et emplit la capitale d’une émotion enthousiaste. Dernière grande ville française avant la frontière belge, la prise de Lille est synonyme de libération du territoire national. « La nouvelle de la prise de Lille, parvenue à Paris hier après-midi, ne tarda pas à se répandre dans les divers milieux de réfugiés et d’industriels du Nord, provoquant un indescriptible enthousiasme […] Lorsqu’enfin elle arriva, une clameur retentit, cependant que des larmes de joie emplissait les yeux de tous ces Français que l’invasion avait chassé de leurs foyers […] Nombreux seront aujourd’hui les Français qui se rendront place de la Concorde saluer la statue de Lille, la cité martyre délivrée ».

La réponde allemande au président Wilson

 


Après une énième séance du cabinet de guerre allemand, la presse peut enfin communiquer ce que sera la décision de l’Allemagne au sujet de la réponse à apporter au président Wilson et concernant les négociations de paix. Les débats se prolongent à l’intérieur du gouvernement allemand « même si l’on peut s’attendre, presque avec certitude, à ce que la note ne repousse pas catégoriquement les demandes de M. Wilson, et puisse permettre d’autres négociations ». L’Allemagne n’est donc pas défavorable à la paix pour mettre fin à la guerre. Les demandes du président américain ne constituent pas un obstacle à l’accord mais ce dernier peut devenir impossible si les États-Unis croient « le peuple allemand capable de se soumettre à une paix de violence en oubliant les sécurités nécessaires à son existence ». D’autre part, l’Allemagne proteste toujours vigoureusement contre les accusations d’inhumanité proférées contre l’armée allemande.


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