Détail d'un article

Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 17 AU 23 JUIN 1918

17 juin 2018

Le Petit Baugeois (95 JO 5) s’intéresse aux répercussions de la guerre sur les populations. Que ce soit les blessures causées par les combats, le « bourrage de crâne » de la propagande gouvernementale ou les victimes des bombardements, tous les aspects du conflit influencent le quotidien des sociétés engagées dans la guerre. Les autorités sont malheureusement incapables d’assurer la protection de leur population quand les combats s’invitent sur leur territoire mais aussi dans leurs mesures législatives et restrictives qu’elles imposent.

Il faut protéger le travail des mutilés


Légende : Il faut protéger le travail des mutilés (Le Petit Baugeois du 23 juin 1918. 95 JO 5)
Alors que la fin de la guerre se profile favorablement au vue des victoires alliées dans le Nord de la France, le sort des mutilés de guerre dans la société d’après-guerre commence à émerger. Dès 1915, le Service de Santé militaire organise dans les régions de France des écoles de rééducation  pour les grands blessés de la guerre. Mais ces hommes s’inquiètent de trouver le travail rémunérateur capable d’assurer leur existence après la prise en charge de l’armée. « La rééducation aura alors uniquement servi à faire naître des espérances déçues et à créer une situation économique de particulière gravité. Actuellement, le mutilé de guerre est l’objet de la sollicitude générale ; on s’apitoie sur son sort misérable et on l’admire. Mais en sera-t-il toujours ainsi ? Le temps, hélas ! apporte trop souvent l’oubli des reconnaissances ».

Le bourrage des crânes boches

 


« Il y a beaucoup de gens, en France, qui estiment que certains journaux leur ? bourrent ? le crâne. C’est exact : il circule encore trop d’informations ? niaises ?, d’articles optimistes ou tendancieux. L’opinion, pourtant, s’y est accoutumée ou, d’une façon générale, à bon droit, n’y fait plus attention ; la nation puise en elle-même conscience de sa force civile et militaire ». Cette description positive de l’opinion publique en France est en partie fondée sur le contexte avantageux des Alliés sur le champ de bataille. La censure est moins pesante et laisse un certain libre arbitre aux Français. De l’autre côté du Rhin, « le « bourrage » de crâne en Allemagne, après quatre ans de guerre, n’est pas une erreur du métier journalistique, mais un moyen de gouvernement ». Les autorités répondent de la « stupidité » pendant la grande offensive printanière et diffusent des échantillons d’informations de propagande.

Les petits parisiens à Barcelone


De nombreuses familles de Barcelone indignées du bombardement de Paris, dont les victimes sont surtout des femmes et des enfants, « ont décidé de recueillir chez eux des petits Parisiens. Elles veulent donner par là une preuve de la sympathie affectueuse qu’elles éprouvent pour la France et pour les victimes innocentes de la cruauté allemande ». Ces familles mettent en place deux colonies qui se répartiront une cinquantaine de petits Parisiens.

Viol[ences] et voies de fait à Baugé

 


Les violences sexuelles sont reconnues très tard par la justice française. Les auteurs de viol restent largement impunis pour leurs crimes. La société pardonne régulièrement les hommes qui violentent les femmes, en prétextant que leurs actes constituent une sorte d’initiation au plaisir charnel. Ce comportement se retrouve également chez les adolescents. Ainsi, deux jeunes gens de 13 et 15 ans « se sont attaqués à une jeune fille qui gardait paisiblement ses vaches. Ils prétendent à l’appui de leur défense qu’ils avaient entendu dire que cette jeune fille était de mœurs faciles ». Les parents réclament un acquittement pour manque de discernement dû à leur âge ; le tribunal accède finalement à leur requête, laissant la victime sans protection judiciaire face à cette agression.



Cette semaine il y a 100 ans

© Département de Maine-et-Loire - Tous droits réservés