Détail d'un article
Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 8 AU 14 JUILLET 1918
08 juillet 2018
L’Avenir Segréen (21 JO 6) retrace principalement les mesures gouvernementales et internationales prises par les Alliés pour la conduite de la guerre. La France offre désormais une immunité judiciaire pour les recrues désirant rachetées leur innocence sur le champ de bataille. Tous les moyens sont bons pour attirer le plus grand nombre à se mobiliser pour la poursuite de la guerre. Les Alliés tiennent conférence à Versailles pour décider de l’attitude et de la stratégie à adopter face à l’Allemagne, qu’ils dominent dans les combats. Faut-il continuer la guerre ou s’avancer vers la paix ? La création de la Société des Nations vient d’être relancée par les États-Unis, mais l’Entente a pour objectif d’imposer, sur le front militaire et diplomatique, ses propres conditions de paix à l’armée allemande.
Pour les condamnés qui se réhabilitent sur le front
Légende : Pour les condamnés qui se réhabilitent sur le front (L’Avenir Segréen du 14 juillet 1918. 21 JO 6)
L’armée multiplie les avantages aux jeunes recrues pour solliciter des vocations. La dernière mesure en date est la promulgation d’une loi amnistiant les condamnés qui se démarquent sur le front. Selon le Journal Officiel, cette nouvelle législation « annule les poursuites judiciaires publiques contre les auteurs de délits ou de contraventions qui se sont distingués aux armées par leurs actions d’éclat ». Plusieurs conditions viennent cependant limiter l’accès à cet avantage. Les délits doivent avoir été commis avant la promulgation de la loi, avec une peine inférieure à deux ans de prison. Les condamnés ne doivent pas avoir subi des contraventions antérieures et se distinguer par la croix de la Légion d’honneur, la médaille militaire ou la croix de guerre.
Les Alliés ont tenu conseil à Versailles
Les Alliés ont réussi à repousser par deux fois une offensive allemande d’envergure sur le front français au printemps 1918. Il s’agit désormais d’opter pour une nouvelle stratégie qui permet de refouler une ultime fois l’armée du Kaiser hors de France et leur imposer les conditions de paix dictées par l’Entente. « Le conseil supérieur de Guerre vient de tenir sa septième session ». Il congratule notamment l’armée et le peuple italien pour leur victoire sur l’empire austro-hongrois. Le trait distinctif de cette réunion est la présence de représentants canadiens, australiens, néozélandais et des plusieurs autres dominions britanniques. Ces derniers reçoivent également les remerciements des nations alliées pour « les services éclatants rendus sur les champs de bataille ». L’objectif de cette conférence est avant tout d’analyser la situation présente pour convenir de la marche à suivre.
Le premier aéroplane géant américain a été lancé
Les progrès de l’aviation durant la guerre n’ont pas fini de surprendre les contemporains. L’arrivée des États-Unis dans le conflit permet aux nations alliées de bénéficier des ressources financières et matérielles de l’Amérique, qui améliorent sans cesse le matériel militaire des Alliés. La construction du premier aéroplane géant américain vient d’être lancée. « Cet appareil, véritable superdreadnought aérien, et, croit-on, capable de faire aisément la traversée de l’atlantique ».
La Société des Nations
Le président Wilson a l’occasion de relancer le projet de création de la Société des Nations lors d’un discours au Sénat : « Ce ne sera pas un des moindres effets de la guerre, qui entrera bientôt dans sa cinquième année, que d’avoir hâté l’établissement de rapports nouveaux entre les nations et préparé l’éclosion d’une société dont nos arrières-petits enfants goûteront, sans doute, les fruits savoureux. Un temps, dont ne saurait déterminer la durée, sera nécessaire, en effet, pour permettre à l’entr’aide universelle de rejeter les virus qui empoisonnent le monde et de l’immuniser contre le retour de pareille infection […] Quelles cruelles désillusions pour qui s’imagine l’Entente des Alliés pour le Droit et la Liberté des peuples cultivant, sans troubles, se plantation d’oliviers, tant qu’elle n’aura pas réduit à l’impuissance l’ennemi de la paix publique ».