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SEMAINE DU 18 AU 24 FÉVRIER 1918

18 février 2018

L’Avenir Segréen (21 JO 6) annonce déjà les deux principaux événements de ce début d’année 1918, qui représentent les deux principaux tournants de la guerre : la signature de la paix entre la Russie et l’Allemagne, mais aussi la dernière grande offensive allemande lancée en France. Les Alliés essaient par tous les moyens d’anticiper et de désamorcer cette terrible attaque en appelant la société germanique à se rebeller contre leur gouvernement ou en fortifiant les défenses et l’unité du commandement militaire franco-britannique. Chacun à conscience que cette ultime manœuvre décidera du sort de la guerre et lance toutes ses forces dans la bataille.

Fin de la tragédie russe

 
Légende : Fin de la tragédie russe (L’Avenir Segréen du 24 février 1918. 21 JO 6)
Le suspense aura duré pendant quatre mois, mais les négociations entre la Russie et l’Allemagne s’achèvent sur une tentative d’intimidation de la part des troupes allemande, marchant sur Petrograd. « Les Soviets ont lâchement, misérablement capitulé devant Berlin. Ils l’ont fait avec une telle hâte, que nous serions en droit de dire que leur coup était concerté […] Au refus de Trotsky de conclure la paix, l’Allemagne a commencé, dès le 18 février, à midi, de mettre à exécution sa menace à la Russie maximaliste […] Las ! cette promenade de prétendue intimidation, aura été de courte durée. Les Soviets se sont empressés de donner leur adhésion aux conditions de paix générale, aux conditions de domination et d’asservissement imposées par le Gouvernement de Berlin ».

L’offensive allemande en France se prépare

 


L’arrêt des combats sur le front oriental a pour principal effet de concentrer l’ensemble des troupes allemandes sur le front français. L’armée franco-britannique se prépare donc à une attaque d’envergure imminente et destructrice. « Nous attendons tous la grande offensive qui doit se produire d’un moment à l’autre, on croit que le gros effort se portera sur Saint-Quentin et Arras, pendant que sur tout le reste du front, de formidables pressions auront lieu. Cette terrible attaque est possible aux Allemands grâce à la trahison russe qui leur a permis de concentrer sur le front franco-anglais un million cinq cents mille hommes ». Une conférence d’urgence est alors organisée à Versailles entre les ministres alliés pour faire face à l’assaut final de la guerre et établir une unité de commandement pour l’ensemble des armées alliées engagées.

Des avions américains lancent des appels en Allemagne

 


Des aéroplanes américains réussissent à pénétrer au cœur du territoire allemand et bombardent la population de messages les incitant à se révolter contre leur gouvernement. « Ils ont jeté des appels invitant le peuple à secouer la tyrannie impériale ». Le but de cette manœuvre est de faire connaître aux Allemands les avantages que leur procurerait la chute du régime et que les États-Unis soutiennent et aident les réfugiés allemands en Suisse, « qui luttent pour faire de l’empire du Kaiser une République ».

Le crime d’une mère

 


Un nouveau drame familial touche de plein fouet la région. Une jeune mère, apparemment célibataire, a commis un infanticide faute de pouvoir subvenir aux besoins du reste de sa tribu. Prise de douleurs au début du mois de février, cette dernière « envoya jouer ses trois enfants et mis clandestinement au monde un enfant de sexe féminin », qu’elle étouffa. C’est par la rumeur publique que les gendarmes ont finalement vent de l’affaire et décide d’ouvrir une enquête. La jeune femme avoue sans difficultés. « Elle dit qu’elle était trop pauvre pour élever un quatrième enfant et qu’elle avait préféré lui donner la mort ». Elle vient d’être écrouée à la prison de Segré.


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