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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 19 AU 25 AOÛT 1918
19 août 2018
L’Ami du Peuple (6 JO 12) s’éloigne un peu du théâtre d’opération dans le Nord de la France pour se concentrer sur les informations locales. Les exploits du nouvel as français, le lieutenant Fonck, font des émules dans la presse régionale, mais c’est bien le décès d’un grand homme politique de l’Anjou et l’arrivée des épidémies dans le département qui attristent et inquiètent les Angevins. M. Laurent Bougère, député régional au gouvernement, offrait une belle représentation à la ville d’Angers au niveau national. La ville rend hommage cette semaine à un homme de bien qui servait les intérêts de son Anjou natal et des ses habitants. Ces derniers doivent aujourd’hui faire face à une épidémie de fièvre aphteuse qui fait irruption dans le saumurois.
Décès de M. Laurent Bougère
Une grande figure locale vient de disparaître cette semaine : M. Laurent Bougère. Sa carrière politique en Anjou est marquée par plusieurs postes importants. Il est élu membre du Conseil d’arrondissement pour le canton de Candé et de Segré à diverses reprises, ainsi que conseiller municipal d’Angers, où « il servit efficacement pendant plusieurs années les intérêts de sa ville natale à laquelle il était si attaché ». Son ascension le mène jusqu’à la Chambre des députés. « Il avait l’estime de tous et l’affection de beaucoup. Il fut chargé par la confiance de ses collègues de missions à l’étranger et fut membre de plusieurs commissions importantes notamment de la commission de l’Armée ». Son engagement dans la guerre était totale et il croyait en la juste cause des Alliés : « pendant cette guerre dont il suivait les péripéties avec angoisse, mais une absolue confiance en la victoire finale, sa joie était, pendant que Mme Laurent Bougère prodiguait son dévouement à la Croix Rouge, d’aller visiter dans la zone des armées, nos régiments et spécialement nos régiments angevins ». L’éloge funèbre du député insiste enfin sur ses qualités humaines qui ont fait de lui un homme de bien : « il a dépensé, nous allions dire ?brûlé? sa vie, au service des autres, et en particulier des petits et avec quel cœur généreux et quelle délicatesse il compatissait aux misères et s’ingéniait discrètement de les alléger ! ».
La fièvre aphteuse atteint Saumur
Légende : La fièvre aphteuse atteint Saumur (L’Ami du Peuple du 25 août 1918. 6 JO 12)
Les épidémies font leur retour en France et n’épargnent aucune région. Se propageant au front comme à l’arrière grâce à des organismes affaiblis et des conditions de vie difficiles, les maladies atteignent bientôt la région angevine. La fièvre aphteuse fait ainsi son apparition dans le saumurois. « Après avoir pris naissance dans l’île Millocheau, elle vient de s’étendre dans l’île Ponneau et les prairies qui se trouvent à proximité de la gare d’Orléans ».
Fonck abat son 60e avion
La lutte acharnée entre les troupes alliées et allemandes dans le Nord de la France représente une occasion de briller pour les aviateurs français. Les combats aériens donnent la réplique aux confrontations dans les tranchées et tous les jours, des duels sont engagés dans le ciel entre ces adversaires. « Le lieutenant Fonck a abattu trois avions ennemis le 14 août, ce qui porte à 60 le chiffre des appareils abattus jusqu’à ce jours par ce pilote ». La relève de l’as français Guynemer est assurée par des aviateurs talentueux dont fait partie Fonck.
Un permissionnaire tombe d’un train à Saint-Georges-sur-Loire
Les circonstances de l’accident ne sont pas encore élucidées dans la petite ville de Saint-Georges-sur-Loire, mais il semblerait qu’un permissionnaire soit accidentellement tombé d’un train dans la nuit de samedi à dimanche. Après avoir passé le premier pont après la gare, le soldat tomba et fut assez grièvement blessé. Il reste étendu toute la nuit sur le sol et n’est retrouvé que le lendemain matin par les employés d’un train de marchandise. Ramené à Angers, il reçoit les premiers soins et est emmené à l’hôpital, sain et sauf.