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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 5 AU 11 AOÛT 1918
05 août 2018
Le Républicain de Maine-et-Loire (114 JO 6) retrace cette semaine la bravoure des soldats alliés qui ont réussi à repousser les offensives allemandes dans le Nord de la France. Les officiers, tout comme les simples fantassins sont à l’honneur dans la presse nationale, qui s’empresse de communiquer les remerciements et les distinctions accordées par le gouvernement militaire, et en particulier français. Le courage des hommes mobilisés au front a parlé sur le champ de bataille et en dehors ; le sauvetage d’une partie du patrimoine religieux de Reims est en effet sauvé grâce à l’action de trois vaillants soldats, qui n’ont pas hésité à se jeter dans les flammes pour récupérer les reliques sacrées de Saint-Rémy.
L’ordre du jour du général Mangin aux troupes britanniques
Suite à l’incroyable riposte des forces alliées dans le Nord de la France, le général Mangin tient à féliciter ses troupes grâce auxquelles la victoire est encore possible : « Vous êtes entrés dans la bataille au moment le plus rude : l’ennemi vaincu une première fois, ramenait contre nous ses meilleures divisions en nombre plus considérable que le notre. Vous avez continué à avancer pied à pied, malgré la résistance acharnée et vous avez gardé le terrain conquis malgré de violentes contre-attaques […] Tous, Anglais et Écossais, jeunes soldats ou vétérans des Flandres ou de Palestine, vous avez montré les magnifiques qualités de votre race, le courage et une imperturbable ténacité. Vous avez fait l’admiration de vos compagnons d’armes ; votre pays sera fier de vous, car vos chefs et vous avez une large part dans la victoire que nous venons de remporter contre les barbares ennemis des peuples libres. Je suis heureux d’avoir combattu à votre tête et je vous remercie ».
Deux militaires français décorés
Légende : Deux militaires français décorés (Le Républicain de Maine-et-Loire du 11 août 1918. 114 JO 6)
Le 6 août 1918, le Conseil des ministres a élevé Foch à la dignité de maréchal de France et a conféré la médaille militaire au général Pétain. Ces récompenses représentent les plus hautes distinctions militaires françaises avec la Légion d’honneur. Elles sont attribuées par le président de la République en personne qui déclare : « à l’heure où l’ennemi, par une offensive formidable sur un front de 100 kilomètres comptait arracher une décision et nous imposer cette paix allemande qui marquerait l’asservissement du monde, le Général Foch et ses admirables soldats l’ont vaincue ».
Un accident de route aux Pont-de-Cé
Deux petits vagabonds d’origine italienne prennent l’habitude de jouer à un jeu dangereux : sauter sur les automobiles en marche sur la route des Pont-de-Cé. La chute inévitable de l’un des enfants le blessa légèrement à la tête, mais il ne faut pas compter sur la presse locale pour s’apitoyer sur son sort : « il est fréquent de rencontrer sur les routes et principalement sur celles des Pont-de-Cé et de la Pyramide, de ces petits vagabonds courants nu-pieds et tout débraillés, à l’arrière des trams et des automobiles. Avec un sans-gêne remarquable, ils se hissent en marche sur les marchepieds ou sur les coffres, et au péril de leur vie, se laissent traîner sur de longs parcours ».
Les Boches ont incendié la basilique Saint-Rémy de Reims
La retraite de l’armée allemande dans le Nord de la France clôture la quatrième année de guerre. Les destructions systématiques des villages français sont désormais une pratique régulière des Allemands, qui se sont attaqués à la basilique Saint-Rémy de Reims le 1er août 1918. « Ils ont détruit le temple, mais les précieux ossements, les reliques sacrées de Saint-Rémy ont pu être sauvées ». Trois officiers « allèrent dans les décombres en feu jusqu’au tombeau et l’ouvrirent ». Ils retirent alors la chasse à grand peine et la chargent sur leur automobile. Leur service les amenant à Chalons, ils réussissent à les remettre à l’évêque de la ville.