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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 17 AU 23 SEPTEMBRE 1917
17 septembre 2017
Le Messager de l’Ouest (81 JO 8) retrace les principales affaires qui secouent l’actualité nationale et les événements locaux. La corruption et les tractations secrètes occupent la majeure partie des informations de cette semaine avec l’affaire Turmel et la nébuleuse qui entoure les buts de guerre des Alliés. L’impunité des politiques français et la méfiance diplomatique du pays envers ses amis paralysent la bonne marche du gouvernement alors que la population souffre de plus en plus de la guerre et de la disparition d’êtres chers.
L’affaire Turmel
Le député de Guingamp, M. Turmel, est soupçonné de collaboration avec l’ennemi. La commission de la Chambre des députés demande la levée de son immunité parlementaire et la « transformation de l’inculpation de commerce avec l’ennemi en inculpation d’intelligence avec l’ennemi, qui relève de la compétence des conseils de guerre ». Selon un de ses proches collaborateurs, interrogé depuis peu, Turmel aurait effectivement eu des échanges avec Gulsburger à Bâle et aurait tenté d’acheter à l’Allemagne des bœufs en provenance d’Argentine. La commission le soupçonne même d’avoir détourné de l’argent en Suisse. Il aurait en effet déclaré recevoir de la banque fédérale, de l’argent contre des conseils fournis à la direction, propos démentis par la Suisse.
« La France réclame simplement le droit »
Légende : « La France réclame simplement le droit » (Le Messager de l’Ouest du 23 septembre 1917. 81 JO 8)
La rentrée parlementaire des députés s’effectue au rythme des déclarations ministérielles. L’ancien président du Conseil, M. Ribot, propose de révéler des documents jusqu’ici secrets, concernant les tractations des Alliés et de leurs buts de guerre : « j’ai dit il y a plusieurs mois, avec l’approbation de la Chambre entière, que nous n’avions pas de diplomatie secrète, que la France est prête à tout dire, parce que, dans ces conditions de paix, elle n’obéit à aucune convoitise et que c’est le droit qu’elle réclame […] À mesure que nous approchons du terme de la guerre, nous devons veiller de plus en plus à déjouer les manœuvres tentées par nos ennemis pour désunir les alliés […] Oui, que l’on nous dise ce que l’on veut. Accepte-t-on de nous rendre l’Alsace-Lorraine ? Accepte-t-on les réparations, la société des Nations ? Qu’on nous le dise ! Il nous faut la certitude que l’on ne nous entraîne pas dans un piège ».
Une famille saumuroise frappée par la guerre
« Un des nos jeunes compatriotes, l’adjudant aviateur James Texier, est tombé glorieusement au cours d’un combat aérien en Roumanie, le 16 août dernier. James Texier est le troisième fils que M. et Mme Texier-Touche, de Saumur, immolent sur les autels de la patrie, depuis le commencement de la grande guerre. Le premier fut frappé dans les combats de Belgique ; le second est venu succomber dans leurs bras, après une terrible maladie contractée aux tranchées, et enfin James, qui, plusieurs fois cité et décoré et qui s’était fait une place marquée dans l’aviation, tombe aujourd’hui dans une auréole de gloire. Nous adressons à M. et Mme Texier-Touche, si malheureusement éprouvés, l’hommage de nos bien sympathiques condoléances »..
Les obsèques de Mme la Marquise de Maillé
« L’église de Bécon était trop petite pour contenir l’assistance, car les habitants du pays étaient venus en foule, afin de donner cette dernière marque d’estime et de reconnaissance à la femme de bien qui vient de disparaître. Providence des pauvres et des malades, nul n’eut jamais recours à elle en vain. Simple, gaie et bonne, aimant les humbles, elle continua même pendant la longue et cruelle maladie qui devait l’enlever à l’affection des siens, à s’occuper des nombreuses œuvres qu’elle avait créées […] Son souvenir restera gravé dans le cœur de tous ceux qui l’approchèrent ».