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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 10 AU 16 SEPTEMBRE 1917

10 septembre 2017

Les tractations politiques et diplomatiques vont bon train cette semaine. La crise ministérielle française offre quelques rebondissements inattendus entre le ministre de la guerre et futur président du Conseil, M. Painlevé, et le président de la République, M. Poincaré. L’attitude de la Russie et surtout des socialistes qui gravitent autour du pouvoir inquiète beaucoup les Alliés concernant la poursuite de la guerre. L’Allemagne quant à elle, écoute avec attention les revendications papales pour la paix et essaie de soigner son image. La Petite Loire de Saumur (99 JO 17) nous offre le panorama complet des événements.

La crise ministérielle en France

 
Légende : La crise ministérielle en France (La Petite Loire de Saumur du 11 septembre 1917. 99 JO 17)
Le ministère Ribot touche à sa fin après seulement six mois d’existence. Le consensus national doit à tout prix être rétabli. Le président de la République, M. Poincaré, reçoit le lundi 10 septembre les représentants de l’actuel ministère, MM. Ribot, Dubost et Deschaux. Dans les couloirs de la Chambre, on parle alors d’un gouvernement Painlevé-Thomas. Les rumeurs se concrétisent mais, le mercredi 13 septembre, coup de théâtre, M. Painlevé annonce dans un discours : « à la suite d’incidents ultimes, l’union que je croyais avoir faite ne s’est pas trouvée réalisée. Je me rends auprès du président de la République pour résilier le mandat qu’il m’avait confié ». Le Président insiste, le ministre de la Guerre réfléchit.

La nouvelle retraite russe

 


La Russie abandonne des positions stratégiques sur le front oriental, près de Riga, pour se concentrer sur les frontières du pays. En pleine anarchie politique depuis la première Révolution de février, le gouvernement russe est en proie à de nombreuses tractations entre les plus conservateurs et les socialistes. L’opinion internationale est quant à elle très réservée sur ces derniers, plus pacifistes et moins engagés dans la cause des Alliés. « Si l’armée russe ne défend pas la démocratie russe, si elle continue à battre en retraite sans lutter, livrant à l’ennemi ses villes les plus commerçantes, ses points d’appui les plus formidables, nous le répétons, parce que nous voulons que les socialistes se pénètrent bien de cette vérité, ce sera la fin, a brève  échéance, de la Révolution russe, la fin aussi de l’unité russe, la décomposition de l’immense empire de Catherine et Pierre le Grand ». L’abandon de Riga est vécu comme un crime et certains opposants au régime appel  à la mutinerie, comme le général Kornoliff.

Des conflits dans la chapeleterie

 


Un nouveau conflit secoue l’industrie de la chapeletrie en Anjou. D’après une note de la Chambre syndicale «  l’origine en serait l’application irrégulière par les patrons des clauses contenues dans le procès-verbal de conciliation du 18 juin dernier, du refus d’étudier de nouvelles revendications et du renvoi de 25 ouvriers ». L’interview du chef d’industrie offre quant à elle une autre vision des événements : « en raison des difficultés de la vie, des avantages qui, nous devons le dire, n’ont pas été sans avoir une répercussion sur la marche de nos affaires », ceux qui ont revendiqué de nouveaux droits et ont refusé le travail ne font plus partie, de leur propre chef, du personnel de l’usine.

L’Allemagne, la Belgique et la proposition de paix papale

 


La proposition de paix papale se préoccupe du sort que l’Allemagne réserve à la Belgique. Cette interpellation créée une réaction tout à fait inattendue des organes allemands influents. « Les Allemands qui, hier encore, voulaient faire de la Belgique un État rattaché militairement, économiquement et politiquement à l’empire, ont subitement changé d’avis, sous la pression de l’opinion publique allemande, lasse de la guerre, et de celle du monde civilisé tout entier ».

Cette semaine il y a 100 ans

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