Détail d'un article
Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 3 AU 9 SEPTEMBRE 1917
03 septembre 2017
Le Conseiller de l’Ouest (27 JO 19) traite cette semaine des mesures politiques de part et d’autre du Rhin afin d’améliorer le sort des populations et apaiser les luttes intestines entre partis. Les gouvernements conservateurs au pouvoir sont loin de susciter l’unanimité en France et en Allemagne. Les événements de ce début septembre 1917 marquent un renouvellement politique imminent chez les deux ennemis.
L’Alsace-Lorraine et le chancelier allemand
Les tensions politiques en Allemagne sont nombreuses autour du chancelier Michaëlis. Afin de faire diversion, le gouvernement allemand décide de s’occuper du sort de l’Alsace-Lorraine et de son intégration à l’Empire. « On a annoncé hier que le chancelier avait reçu les députés des provinces annexées, pour se faire exposer les désirs des populations […] le chancelier reconnaît qu’il y a depuis le traité de Francfort une question d’Alsace-Lorraine et que la volonté de l’Allemagne ne suffit pas pour la résoudre. Fallait-il trois ans de guerre, fallait-il des millions de morts pour en arriver à cet aveu ? […] Les Allemands sont probablement les seuls, dans le monde, à ne pas apercevoir le contraste ironique qui existe entre leur politique intérieure et leurs promesses à l’Alsace-Lorraine ». Le chancelier, qui se disait près à collaborer avec le Parlement, vient en effet de rédiger et signer de sa propre main un article où il flétrissait le régime parlementaire.
Il faut protéger nos ouvriers d’usine
Légende : Il faut protéger nos ouvriers d’usine (Le Conseiller de l’Ouest du 8 septembre 1917. 27 JO 19)
Aristide Prat, député de Seine-et-Oise, attire l’attention de ses compatriotes sur le sort des ouvriers d’usine en France et leurs conditions de travail depuis que de nombreux et graves accidents se sont produits. Il faut protéger nos ouvriers d’usine, mais « ce n’est malheureusement pas ce que l’on fait, et l’opinion publique commence à s’émouvoir à juste titre ». Le député réclame des mesures de prudence élémentaires après les explosions de Massy-Palaiseau et de l’usine Renault, qui pouvaient être évitées. « L’on peut se demander avec inquiétude si, avertie par ces catastrophes et par les causes qui en ont été révélées, l’autorité publique se met réellement en devoir de prendre toutes les précautions nécessaires et de couvrir ses responsabilités ». Or, le choix de l’expert sur ces questions, s’est tourné vers un architecte actionné par l’État pour fautes graves, commises dans l’exercice de sa profession.
Le 7e congrès des maires de l’Ouest
Le 7e congrès des maires de l’Ouest s’est tenu le mercredi 5 septembre à l’hôtel de ville de Lorient, en présence de M. Bernier, maire d’Angers. Ont été émis des vœux concernant :
- Le ravitaillement pour que les denrées, fourrages, et matières alimentaires soient distribués en priorité à l’armée puis vers les populations.
- Les quantités de charbon, pour qu’il soit réellement livré.
- Les contrats communaux longues durés pour le gaz aux communes.
- L’accaparement du lait et la hausse exagéré des prix.
- Mesures militaires : frais de casernement, personnel de police, lutte contre la tuberculose et l’alcoolisme.
Un déserteur à Saumur
Un militaire exerçant le métier de chiffonnier « était ces derniers jours signalé à la gendarmerie comme étant en état de désertion. De l’enquête ouverte aussitôt, il résulte que Poitevin, qui ne se montre que très peu à son domicile, se réfugie dans les vastes caves qui s’étendent à de grandes distances sous les coteaux environnants. Poitevin, qui est un récupéré au mois de mai dernier, a déjà à quatre reprises quitté illégalement son corps ».