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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 12 AU 18 NOVEMBRE 1917
12 novembre 2017
La crise ministérielle française éclate enfin à la Chambre des députés et un nouveau remaniement se fait sentir. Le gouvernement Painlevé est destitué et la politique élit Clemenceau comme président du Conseil. Les revendications de l’opinion ont parlé, les Français veulent que les choses changent alors que le séparatisme de la Russie redistribue les cartes du conflit. La paix avec l’Allemagne n’est toujours pas concevable dans les esprits et la guerre continue son périple meurtrier dans l’Histoire. Le Réveil Choletais (118 JO 2) propose de revenir sur les rebondissements de la politique française.
La chute du gouvernement Painlevé
Légende : La chute du gouvernement Painlevé (Le Réveil Choletais du 18 novembre 1917. 118 JO 2)
« Le ministère Painlevé a vécu ! […] La barque ministérielle est allée sombrer sur les récifs de la politique intérieure, au milieu des remous et des tourbillons d’une fin de séance orageuse. C’est pour avoir hésité sur la plupart des questions, pour avoir toujours été en retard « d’un acte, d’une décision » que le ministre Painlevé a connu le naufrage […] les bonnes intentions ne suffisent plus, il faut vouloir agir – et agir vite ». Après seulement deux mois de présidence, le ministre de la Guerre s’avoue vaincu dans cette bataille parlementaire. Le nouveau délégué de la Chambre pressenti est M. Clemenceau, mais les revendications des députés seront-elles satisfaites avec ce nouveau représentant ? « Nous souhaitons que le nouveau président du Conseil s’adresse par-dessus le Parlement, à la nation elle-même, dont le cœur n’a jamais défailli depuis trois ans et qui toujours a répondu, avec un admirable élan, aux efforts et aux sacrifices qu’on lui a demandé […] De l’air ! de l’air ! de la clarté, de la franchise ! Assez de politiques de couloirs et d’intrigues de groupes ! ». On peut dire de M. Clemenceau : « ? c’est un homme ?. Souhaitons qu’il soit celui de la situation ».
Les arguments de vente d’un jeune épicier
Le patron d’une épicerie apprend à son jeune apprenti comment avantager ses arguments de vente lorsqu’un produit est signalé en rupture de stock dans le magasin. Mais lorsque que l’apprenti vendeur se trouve seul face à une cliente, les conseils de son patron se transforment en situation cocasse.
« Et avec cela Madame ?
- Plus rien…, si, j’allais oublier, il me faut encore un rouleau de papier hygiénique.
Le garçon s’empresse. Il revient quelques instants après, disant :
- Désolé, Madame, nous n’avons plus de papier hygiénique, nous en attendons tous les jours ; vous savez les difficultés qu’il y a en ce moment pour faire venir la marchandise. Tout est enlevé pour les soldats par les camions automobiles qui font le service du front.
La dame ouvrait des yeux formidables en apprenant l’effrayante consommation de papier hygiénique qui se faisait dans les tranchées. Son étonnement devint pire encore quand elle entendit le garçon poursuivre :
- Mais nous avons aussi l’équivalent et peut être meilleur que le papier en question : c’est le papier de verre, le papier émeri, ou encore le papier à mouche…
Effarée, la distinguée cliente se précipita à la caisse, régla sa note, et se réfugia dans son auto comme si elle avait senti passer sur sa chair la caresse du succédané proposé. Le garçon épicier resta stupéfait : il avait cependant mis en pratique les observations du patron ».
Le Club Olympique Choletais
Les compétitions sportives sont pour la plupart maintenues durant la guerre. Le football et la gymnastique sont au premier rang des activités sportives les plus commentées dans la presse locale. Après avoir battu le dimanche 11 novembre l’équipe de Clisson par 19 buts à zéro (« La partie fut peu intéressante le jeu se portant continuellement devant les buts de Clisson »), le Club Olympique Choletais de football reçoit ce dimanche 18 novembre, sur son terrain, le Stage-Nantais-Université-Club.
« La paix par la victoire » par Jean de France
« Nous entendons souvent les fous et les félons
Chanter l’aube de paix après quelques défaites
Sans souci de nos Morts, de ceux que nous aimions
Qui rêvaient de victoire, comme on rêve de fête.
Laissons-les s’attarder à cueillir des chimères
Ceux qui de vains discours flattent notre désir,
Lénistes sans patrie, sans enfants et sans mères
Ils peuvent en rêvant, attendre l’Avenir.
[…]
Pour nos bourreaux il a fallu forger des glaives
Ils avaient travaillé pour le crime et la mort :
Que la guerre désormais réalise nos rêves,
Du criminel Monarque nous demandons la mort »