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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 5 AU 11 NOVEMBRE 1917
05 novembre 2017
L’Ami du peuple (6 JO 12) est chargé de relater cette semaine les graves troubles survenus à Petrograd : la deuxième Révolution russe est lancée par le Soviet et les maximalistes, qui s’emparent du pouvoir et annoncent d’ores et déjà leur désir de mettre fin à la guerre avec l’Allemagne. La presse locale ne voit pas ces événements d’un très bon œil pour la suite des opérations. La taxe de guerre va être perçue pour la première fois en France, affligeant le contribuable d’une nouvelle charge fiscale. Heureusement, les troupes françaises sont à l’honneur et obtiennent le Chemin des Dames à l’arrachée contre l’armée allemande.
Graves événements en Russie : la Révolution bolchevique
Légende : Graves événements en Russie : la Révolution bolchevique (L’Ami du Peuple du 11 novembre 1917. 6 JO 12)
La seconde Révolution russe n’est pas encore très bien connue de la presse française, néanmoins l’influence du bolchevisme se fait largement sentir : « les graves événements qui se sont produits à Petrograd ne sont pas encore connus d’une manière complète […] Le Soviet de Petrograd et les maximalistes qui en sont les maîtres ont voulu profiter de la manifestation qu’ils avaient annoncé pour le 7 novembre afin de montrer l’influence qu’ils ont prise parmi les troupes de Petrograd ». L’objectif de cette manifestation est d’intimider le gouvernement et de le réduire à leur obéir. « Ils ont réussi à prouver qu’ils disposaient de forces militaires supérieures à celles du gouvernement ». Déposé le 8 novembre par les maximalistes, Kerenski est spectateur du coup d’état qui vient de le destituer. Le Soviet s’empare de la Banque d’État, du télégraphe central et du palais Marie. « La proclamation déclare que le nouveau pouvoir proposera immédiatement une juste paix et remettra la terre aux paysans et convoquera la Constituante ».
La conquête du Chemin des Dames
Le Chemin des Dames est une position ardemment souhaitée depuis le mois d’avril 1917. Fruit d’une très grande controverse de nos jours, l’acharnement des troupes françaises est enfin payant en ce mois de novembre. « L’ennemi, menacé sur sa droite, pressé par notre infanterie, écrasé par notre artillerie qui, des positions nouvellement conquises, bombardait sans relâche ses organisations du sud de l’Ailette, a été contraint d’abandonner le Chemin des Dames auquel il se cramponnait depuis six mois ».
La taxe de guerre va être perçue
À la recherche du moindre centime à investir dans l’effort de guerre, le gouvernement a mis en place une taxe de guerre concernant tous les français non engagés sous les drapeaux. « Depuis quelques jours, les agents du fisc ont commencé à relever maison par maison, la liste des locataires non mobilisés ». Votée par les Chambres en décembre 1916, la taxe de guerre est de 12 francs, plus 25 % de l’impôt sur le revenu. « Elle est due par tous les Français d’âge mobilisable non présents sous les drapeaux, à l’exception de ceux classés dans l’auxiliaire et non affectés en raison de blessures de guerre ou de maladie contractée en service depuis la guerre, des indigents, des pères de quatre enfants mineurs à leur charge et des pères mobilisés appartenant au service armé, disparus, faits prisonniers, décédés ou réformés en service commandé ».
Entre gosses
« Le jeune Pot Eugène, âgé âgé [sic] de 13 ans, arrachait des navets dans un champ lorsque vint la jeune Marie-Louise Drouault qui en ramassa quelques uns et les lança vers le jeune Pot. Celui-ci saisissant un des navets l’en frappa d’un coup à la figure. Plainte a été portée à la gendarmerie ».