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SEMAINE DU 19 AU 25 MARS 1917

19 mars 2017

Les gouvernements français se succèdent mais la guerre et les difficultés économiques qu’elles entraînent ne change pas pour autant. L’avènement du gouvernement Ribot marque une nouvelle étape, celle du glissement de l’Union Sacrée vers la droite républicaine. Persuadé que les Allemands ne pourraient pas résister à une seconde bataille de la Somme, le général Joffre met en application un plan d’attaque qui fixerait les forces allemandes entre l’Oise et Arras, les obligeant à dégarnir leur front de Champagne. Les premières conquêtes en direction de Saint-Quentin sont ainsi observées dans Le Messager de l’Ouest (81 JO 8)

La formation du gouvernement Ribot


Légende : La formation du gouvernement Ribot (Le Messager de l’Ouest du 25 mars 1917. 81 JO 8)
Le 21 mars 1917 s’ouvre une séance à la Chambre des députés dont l’ordre du jour est réservé au vote de confiance au cabinet Ribot. Ce dernier obtient la confiance du Parlement à l’unanimité des 440 votants. Dans son discours d’ouverture M. Ribot, désormais président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « adresse ses vœux ardents et fraternels à la nation russe. Il souhaite que la Russie libre ne connaisse que le bonheur, la puissance et la gloire ». Sa déclaration ministérielle, le président du Conseil dicte la ligne de conduite de son gouvernement : « après trente-deux mois, nous sommes entrés dans la période décisive de la guerre […] Nous assistons actuellement à un recul de l’ennemi, qui est probablement la préface de nouvelles et rudes batailles où l’ennemi épuisera ses derniers efforts [ …] Le gouvernement est le maître de toutes choses concernant l’organisation et l’entretien des armées […] il affirme aujourd’hui son entière confiance dans les chefs et les commandants de nos armées […] Ce qui fait notre force, c’est que nos alliances ne sont pas fondées uniquement sur des intérêts. Mais elle sont vivifiées par un idéal commun, par l’esprit de liberté et de fraternité qui sera la future garantie de la paix entre ces peuples ».

La marche en avant des troupes françaises

 


L’armée française fait un grand pas en avant entre les départements de la Somme et de l’Oise. Depuis plusieurs jours, elle consolide son avance sur les villes de Nesle, Noyon, Crouy et plusieurs autres localités sont entre nos mains depuis le 18 mars 1917. Au cœur de la nuit du 19 mars 1917, « nos détachements légers, gardant étroitement le contact avec l’ennemi, ont poursuivi sans arrêt leur marche en avant » pour atteindre Ham et Chauny. Sur la route de Saint-Quentin « notre avance atteint, sur ce point, 35 kilomètres de profondeur ». « Le nombre des bourgs et villages délivrés par nous depuis trois jours se monte actuellement à une centaine. Beaucoup de ces localités ont été dévastées et pillées odieusement par l’ennemi […] Les arbres fruitiers ont été coupés ou arrachés, les champs bouleversés par des mines qui ont ouvert des larges cratères […] Les habitants, sans abri et sans vivres, sont nourris par nos troupes ».

Le général Nivelle à Noyon

 


Le 21 mars 1917, « le bruit se répandait à Noyon que le général Nivelle allait venir. Aussitôt, toutes les fenêtres se garnissent de banderoles de toutes sortes. La foule remplit les rues ». En effet, le bataillon de la 92e s’approche de la ville reconquise ces derniers jours et la traverse symboliquement pour la libérer. « Noyon hurle sa délivrance […] Le général Nivelle descend de son automobile. La « Marseillaise » retentit. Le silence est impressionnant […] La municipalité s’avance entourée de quelques vieillards. Un enfant offre un bouquet au général Nivelle ». La ville de Noyon paraît être moins touchée par les pillages et les destructions allemands, même si dans sa fuite de la veille, l’armée ennemie a fait sauter la gare.


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