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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 4 AU 10 JUIN 1917

04 juin 2017

Les relations diplomatiques et économiques mondiales sont au cœur de L’Avenir Segréen (21 JO 6) cette semaine. Les Alliés rassemblent leur force pour faire à nouveau front contre les empires centraux : l’armée russe est dotée d’un nouveau commandement et les navires américains accostent pour la première fois sur les côtes françaises. Les neutres continuent à recevoir les partisans de la paix à Stockholm, ce qui heurte profondément les puissances alliées. Si l’Allemagne est acculée de toute part par la presse française, son poids économique d’avant guerre reste toujours un atout de premier choix pour cet adversaire qui domine une partie de l’économie mondiale.

Pas de passeports !


La conférence de Stockholm de l’année 1917 est la troisième et dernière conférence socialiste contre la Première Guerre mondiale. Vendredi 1er juin 1917, certains députés du gouvernement français ont interpellé le Conseil afin de connaître l’attitude de la France à l’égard de cette réunion. Les débats provoquent « une des plus impressionnantes manifestations qui se soient produites à la Chambre depuis la déclaration de la guerre ». M. Ribot, président du Conseil « a fait connaître avec netteté que des passeports ne seraient pas donnés aux délégués socialistes français pour aller à la conférence de Stockholm ». Un comité secret se réunit le 5 juin 1917 et affirme unanimement les buts de guerre de la France pour les transmettre à l’ensemble des Alliés. La France désire « le retour de l’Alsace-Loraine à la mère-patrie et la juste réparation des dommages ». Elle espère également « obtenir des garanties durables de paix et d’indépendance pour les peuples grands et petits, dans une organisation dès maintenant préparée de la société des nations ».

Des bâtiments de guerre américains mouillent sur nos côtes

 


Les premiers bâtiments de guerre américains viennent de mouiller sur les côtes françaises. « Les marins français saluent avec joie l’arrivée de ces nouveaux frères d’armes qui, sous le pavillon de la Grande République des États-Unis, vont concourir à la lutte contre l’ennemi commun jusqu’à la victoire finale ».

La nomination du général Broussilov

 


Après les troubles politiques qui ont mené à la démission de nombreux officiers russes, le haut commandement militaire du pays décide de revoir son organisation. Le général Broussilov est nommé généralissime des armées en remplacement d’« Alexeief ». « Broussilov est un homme d’action dans toute la force du terme, il succéda, à la fin de 1915, à Ivanof à la tête des armées du Sud-ouest. Au début de la guerre, il était commandant de corps d’armées ». Au mois de juin 1916 il se distingue particulièrement avec « la prodigieuse offensive de Bukovine et de Galicie […] Son armée passe aujourd’hui pour la plus solide, la plus disciplinée, la mieux organisée de toutes ».

Les biens du Kaiser en Amérique

 
Légende : Les biens du Kaiser en Amérique (L’Avenir Segréen du 10 juin 1917. 21 JO 6)
L’Avenir Segréen revient sur les biens que Guillaume II possédaient avant la guerre et continuent à gérer actuellement en Amérique. Le Kaiser revendique quatre millions d’actions à Santa-Fé et dans l’Union Southern Pacific, 500 000 titres provenant d’une banque allemande installée à New-York et les navires internés dans les ports américains sont estimés à plus de 20 millions. L’empereur possède également des actions dans la fabrique de soie de Paterson, usine qui « paie les plus bas salaires parmi les industries similaires ». Il est enfin actionnaire de la Packing House et « aurait réalisé des bénéfices énormes sur les conserves de viande fournies aux Alliés ». Le libéralisme économique semble être régi par des règles bien différentes des principes de la guerre qui bouleverse les nations. Les adversaires qui s’affrontent sur le champ de bataille fondent les meilleurs alliés économiques mondiaux.


Cette semaine il y a 100 ans

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