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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 23 AU 29 JUILLET 1917
23 juillet 2017
Les stratégies politiques et militaires sont à l’œuvre parmi les puissances européennes cette semaine. La succession des gouvernements allemands et russes fait ressortir les tensions internes des pays et les luttes de pouvoir. L’Ouest (87 JO 17) suit avec attention la situation internationale pour voir les répercussions sur le champ de bataille. Mais du côté allemand, la contre-offensive sur le front franco-britannique occupe toujours l’essentiel des troupes du Kaiser, qui espère que sa persévérance portera ses fruits.
Le nouveau chancelier allemand et les partis
La démission du chancelier Hollweg le 13 juillet 1917 laisse la place à un nouveau gouvernement allemand. Le chancelier Michaëlis décide en ce moment même de la nomination de nouveaux ministres et le remplacement du ministre des Affaires étrangères, M. Zimmermann, ne fait plus aucun doute. L’attitude des partis politiques à son égard est encore emplit d’attention, surtout chez les conservateurs. Les journaux suisses parlent d’une « amabilité embarrassée », le parti ne veut pas encore se brouiller avec le nouveau chancelier « dans l’espoir de pouvoir peut être le gagner à leur cause ».
La formation du troisième gouvernement provisoire en Russie
La crise politique que la Russie subit après sa Révolution ne désemplit pas. Après une semaine d’incidents et d’émeutes, la formation d’un troisième gouvernement provisoire doit pouvoir apaiser les esprits. Le président du conseil russe, M. Kerensky, également ministre de la Guerre et de la Marine, s’attèle à la tâche. « Le gouvernement est maître de la situation, mais toutes les fractions anarchistes ne sont pas encore complètement réduites ». Du 23 au 26 juillet 1917, les dernières négociations sont tendues et le gouvernement demande des mesures énergiques contre les fauteurs de troubles qui agissent sur la rive droite de la Néra – la maison de Lénine est d’ailleurs perquisitionnée. Les ministres russes déposent le 24 juillet un ultimatum notifiant l’institution imminente du régime de la république en Russie, qui est proclamé le lendemain dans la presse locale.
La bataille de Craonne continue
Du 20 au 26 juillet 1917 se déroule la bataille de Craonne sur le front franco-britannique. Après la série de victoires des Alliés sur le champ de bataille, l’Allemagne lance une contre-offensive d’envergure afin de récupérer le terrain perdu. L’acharnement et l’opiniâtreté des troupes allemandes créent des combats très intenses dont l’issue n’est pas encore totalement connue. L’ennemi fait preuve d’une « obstination que rien ne décourage […] Les échecs successifs de ses troupes pour percer nos lignes n’ont pu lui faire abandonner son projet primitif. Et tout comme à Verdun, il s’entête à lancer ses meilleures divisions à la boucherie, avec l’espoir qu’elles finiront tout de même par arriver à un résultat ». Le découragement allemand se manifeste alors par un énervement excessif, mais « les héroïques troupes de l’Anjou et de Touraine rejetèrent les Allemands qui commençaient à dépasser le plateau de Californie ».
Une danseuse condamnée à mort : Mata Hari
Légende : Une danseuse condamnée à mort : Mata Hari (L’Ouest du 27 juillet 1917. 87 JO 17)
Le 27 juillet 1917, le troisième conseil de guerre se réunit pour juger d’une affaire d’espionnage. L’accusée est une jeune danseuse, décrite sensuellement dans ses habits lors de l’audience, et répondant au nom de Mata Hari. Après deux jours de délibérations, le conseil « a prononcé à l’unanimité la condamnation à mort de la danseuse Mata Hari, inculpée d’espionnage […] Mata Hari sort en souriant ».
L’armée roumaine et l’ennemi du sous-marin
Photographies prises pour l’Ouest du 29 juillet 1917 : « L’armée roumaine […] une section d’infanterie » et « La défense des côtes […] l’ennemi du sous-marin ». Ces deux images illustrent à la fois l’offensive roumaine sur l’armée allemande de cette semaine et la guerre aérienne qui fait rage sur le front britannique.