Détail d'un article
Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 15 AU 21 JANVIER 1917
15 janvier 2017
Cette semaine L’Avenir Segréen (21 JO 6) relate principalement la situation militaire des Alliés dans le conflit. Ces derniers luttent toujours sans relâche contre l’ennemi, que ce soit par des conquêtes armées ou la recherche de fonds pour financer la guerre. Après une lutte acharnée sur le front français, l’Allemagne doit faire face à une contre-attaque russe sur le front oriental tandis que l’Angleterre sollicite les dons des civils pour entretenir l’effort de guerre. L’aviation française n’est pas en reste et les pilotes de biplans continuent de soutenir les troupes au sol.
L’attaque russe en Courlande
Légende : L’attaque russe en Courlande (L’Avenir Segréen du 21 janvier 1917. 21 JO 6)
L’armée du tsar Nicolas II mène une vigoureuse offensive, depuis le 5 janvier 1917, contre l’armée allemande à l’Ouest de Riga. Elle réagit avant tout aux « violents assauts de l’hiver dernier que livrait Hindenburg ». Le « vieux stratège » avait en effet pour plan de « poursuivre l’achèvement de la Russie dès le printemps 1916, chose qu’il déclarait facile». Cependant, les victoires alliés sur le front français oblige le haut commandement militaire germanique à repenser l’organisation de leurs troupes, ôtant quelques divisions du front Est : « l’histoire nous apprendra peut-être quelque jour si la folle outrecuidance qui a jeté les Germains sur l’inébranlable roc de Verdun n’a pas sauvé la Russie du pire de tous les désastres ». Comparant les combats de la région à une expédition de Napoléon Bonaparte, l’article continue ainsi : « il y a eu cent vingt ans, dimanche 14 janvier, le général Bonaparte remportait sur les Autrichiens la victoire de Rivoli. Une bataille de quelques heures décidait alors du sort d’une campagne. On n’avait pas inventé les lignes de millions d’hommes enfouis dans la terre […] Le militarisme prussien n’avait pas transformé l’humanité tout entière en une usine de guerre. O civilisation ! O kultur ! ».
L’emprunt anglais
La presse locale salue la production industrielle phénoménale de l’Angleterre et le soutien sans faille de sa population civile, qui répond favorablement aux sollicitations de la monarchie. « L’émission du nouvel emprunt anglais a commencé le 11 janvier […] il promet de remporter un éclatant succès ». En quelques heures seulement, plus de 2,5 milliards sont souscrits. Une seule compagnie d’assurance verse pour plus de 500 millions tandis qu’une dizaine d’autres sociétés ou municipalités souscrivent entre 3 et 50 millions chacunes. « Les petits souscripteurs paraissent aussi devoir être nombreux » jusqu’à la clôture de l’opération, prévue le 16 février 1917.
Un As disparu
« Le benjamin des as […] qui n’avait que 19 ans lorsqu’il remporta sa première victoire, vient de disparaître ». Parti pour une croisière le 7 janvier 1917 au soir, il est porté disparu le jour même. Un témoin dit avoir vu l’appareil de Joannès Sauvage être touché par un obus : « le biplan se mit en vrilles et descendit ainsi […] Le pilote ne put voir si Sauvage réussissait à se redresser en arrivant au sol. Espérons encore ». Ce jeune pilote émérite reçoit la médaille militaire après son sixième succès qu’il acquiert en décembre 1916.