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SEMAINE DU 27 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE 1917
27 août 2017
La bataille dans les Flandres laisse transparaître la lassitude des soldats face aux combats meurtriers engagés avec les troupes allemandes. L’utilisation de nouvelles armes chimiques dans les tranchées est un des tableaux les plus violents de l’histoire de la Première Guerre mondiale. La destruction systématique du territoire français occupé et des vies humaines engagées sur le théâtre d’opération laissent donc entrevoir les heures les plus sombres du conflit mondial. Le Progrès de l’Ouest (106 JO 9) se fait le relai à l’arrière de l’engagement des troupes françaises dans le Nord du pays.
L’efficacité de nos gaz
Légende : L’efficacité de nos gaz (Le Progrès de l’Ouest du 31 août 1917. 106 JO 9)
L’utilisation des armes chimiques marquent une des nombreuses révolutions dans l’art de la guerre durant la Première Guerre mondiale., fait état des merveilles du gaz français dans les tranchées : « Dans la bataille de Verdun, les Français ont fait grand usage d’obus à gaz ». L’efficacité de ces armes rend impossible tout ravitaillement des premières lignes ennemies. Une lettre d’un caporal français, qui est constitué prisonnier avant d’avoir pu l’envoyer est ainsi publiée : « Notre artillerie n’a rien à faire. Elle peut difficilement tirer un coup. Les choses en sont arrivées à ce point que nos canons avancent pendant la nuit, tirent quelques milliers d’obus, dégageant des gaz empoisonnés et se replient avant l’aube. Ce qui se passe dans les Flandres ressemble davantage à un massacre qu’à la guerre ; par suite, le seul but du soldat qui entre dans la bataille est de faire son affaire le plus rapidement possible et de s’en retourner ».
Les prêtres angevins à la guerre
L’engagement du clergé auprès des forces armées françaises est exemplaire. Les prêtres de la région se distinguent souvent par de belles citations à l’ordre de leur régiment. C’est ainsi que M. le curé-doyen de Montreuil-Bellay est informé de source sûre que son vicaire-brancardier, aumônier dans un régiment d’infanterie « avait été sérieusement blessé » et fait prisonnier par les Boches. Un abbé-séminariste est quant à lui cité pour son courage sur le champ de bataille : « Le 19 juillet, sous un bombardement violent, est resté au milieu de ses hommes, plein d’entrain, leur inspirant confiance, et fut blessé au milieu d’eux ».
Les communes atteintes par la guerre
À la fin du mois de mai 1917, en France, « le nombre de communes atteintes par les événements de la guerre, mais non envahies s’élevait à 1 223 ». Le nombre de maisons démolies parmi ces villages est de 50 756 et plus de 30 000 habitations sont partiellement détruites. Le patrimoine français subit lui aussi les effets dévastateurs de la guerre, qui anéantit environ 110 063 monuments historiques. La libération des départements du Nord de la France est donc en court. L’Oise et la Somme sont d’ores et déjà libres tandis que les Ardennes attendent avec impatience la progression des troupes alliées. Dans le Pas-de-Calais, 88 communes restent à reprendre à l’ennemi. Sur la totalité du territoire français, 499 villages ont été repris, mais il reste encore 2 518 communautés qui vivent sous le joug allemand.
Un espion allemand déguisé en femme de chambre
Le département des Hautes-Alpes est secoué par une affaire sans précédent d’espionnage. La ville de Gap abrite en effet un agent allemand pas comme les autres ; ce dernier est déguisé en femme. L’affaire prend vie lorsqu’un poilu de retour de la guerre eu vent des agissements de l’intérieur domestique d’un propriétaire d’usine qui avait contracté un engagement spécial auprès du préfet, comme automobiliste. La bonne de la famille est immédiatement suspectée, bien qu’elle serve la famille depuis plus de quatre ans. « La bonne descend, le détective, sans le moindre respect, la saisit par le chignon… qui lui reste dans la main. C’était un espion allemand déguisé en femme […] Les plans qui étaient dans sa chambre furent saisis, et l’espion fut coffré ».