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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 20 AU 26 AOÛT 1917
20 août 2017
Le Patriote de l’Ouest (89 JO 55) relate la situation militaire générale du conflit et en particulier la triple offensive des Alliés contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. Leur initiative leur procure un avantage considérable sur les troupes ennemies, qui, moins nombreuses, se rendent en masse ou sont submergées. Les informations locales se trouvent bien loin du champ de bataille et les principales préoccupations tournent autour des pénuries de vivres et du quotidien.
La triple offensive des Alliés
Légende : La triple offensive des Alliés (Le Patriote de l’Ouest du 22 août 1917. 89 JO 55)
La situation militaire des Alliés sur les différents théâtres d’opération s’améliore de jour en jour. Presque simultanément, les troupes anglaises, françaises et italiennes mènent une offensive en direction des empires centraux. Affaibli par les crises politiques et sociales, l’Autriche-Hongrie perd peu à peu pied dans la région de Trieste et du Carso. Le 24 août 1917, les journaux annoncent même que le centre ennemi est rompu. Les Anglais décident de se lancer à la conquête de Lens, aux portes de laquelle ils stationnaient depuis quelque temps. La ville est finalement encerclée le 24 août avec l’aide des troupes canadiennes. Les Français opèrent quant à eux « la nouvelle bataille de Verdun, commencée le 20 août » et qui continue encore actuellement. La prise de Douaumont au mois de décembre 1916 était restée limitée à une seule rive de la Meuse. Aujourd’hui, l’offensive totale de Verdun a pour objectif de reprendre les positions ennemies, intactes depuis le mois de février 1916. En dehors des avantages stratégiques que procure la prise des positions allemandes, l’armée enregistre un grand nombre de prisonniers. « Pas un pouce de terrain n’a été perdu et nos batteries ont fait de larges et sanglantes trouées ». Le déclenchement de l’offensive est donné en présence de M. Painlevé, ministre de la Guerre et du général Pétain, généralissime.
Les fumeurs
L’auteur de cet article tourne à l’ironie la pénurie de tabac qui sévit en Anjou en singeant l’attitude des fumeurs de la région. « Le tabac a renchéri. Ils en avaient pris leur parti. « Nous fumerons moins » disaient-ils ; et ils fumaient beaucoup plus, en invoquant la guerre comme excuse ». La pénurie de cigarette les fait se rabattre sur le tabac : « plus de cigarettes, bientôt plus d’apéritif ! … Autant d’économies ! ». Mais quand le tabac vient à manquer, les fumeurs semblent désorientés. « Mais voilà que le tabac bleu lui-même […] devient en certaine localité, en tout point semblable à ce que les poilus appellent le gros, le vulgaire perlot. Cette fois-ci, le fumeur se fâche, il ne sait plus à quel tabac se vouer et c’est ainsi qu’un lecteur nous écrit : - Je suis forcé de faire le voyage d’Angers pour trouver du tabac fumable ».
Des aviateurs allemands de 12 ans !
Les troupes anglaises font une bien triste découverte dans les débris d’un aéroplane allemand tombé près de l’île de Thanot. Le corps d’un jeune garçon est retrouvé à bord : l’émotion est vive à Londres. Dans les milieux autorisés, on croit savoir depuis quelque temps, que « la direction berlinoise a admis des garçonnets, volontaires du corps des boy-scouts allemands ». Ces derniers sont embarqués dans un appareil trois places et sont chargés de préparer les bandes de munitions des mitrailleuses. Le poids minime de ces jeunes adolescents permet d’alléger le plus possible les appareils. L’opinion est scandalisée, l’Allemagne ne recule devant aucun sacrifice pour pallier sa pénurie d’hommes mobilisés.
Les bouilleurs de cru
« Le maire de Parthenay a l’honneur d’informer les bouilleurs de cru qu’ils pourront distiller leurs produits à Parthenay, sous la halle aux grains […] Il est recommandé aux intéressés de réunir pour les dates ci-dessus le plus grand nombre d’alambics, de façon à activer les opérations ».