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SEMAINE DU 23 AU 29 OCTOBRE 1916
23 octobre 2016
La République de Maine-et-Loire (114 JO 6) relate cette semaine la formidable conquête du village et du fort de Douaumont, près de Verdun. Confiée dans un premier temps au général Pétain, la défense de cette ville est par la suite attribuée au général Nivelle, que le Grand Quartier Général juge plus offensif. La conquête éclair du mardi 24 octobre permet entre autre de reprendre tout le terrain occupé par les Allemands durant la première bataille de Verdun.
La prise de Douaumont
Légende : La prise de Douaumont (Le Républicain de Maine-et-Loire du 29 octobre 1916. 114 JO 6)
L’armée allemande s’empare du fort de Douaumont le 25 février 1916 au prix de plusieurs centaines de milliers d’hommes. La victoire des troupes françaises du 24 octobre 1916 inflige donc un sérieux revers aux conquêtes ennemies. Il est désormais « ramené sur la rive droite de la Meuse […] ligne qui l’occupait [sic]quatre jours après le commencement de la bataille de Verdun ». L’écho de cet assaut est d’autant plus important que Douaumont représente alors une place forte allemande, la « pierre angulaire de la plus forte forteresse de France » selon le Kaiser. Le récit de bataille que retranscrit ici La République de Maine-et-Loire est tiré du témoignage d’un militaire anonyme. Ce dernier met notamment en avant la « préparation lointaine et minutieuse » d’un tel succès. La position stratégique du fort de Douaumont décide en effet le commandement militaire à exécuter une opération d’envergure : « et nous rendant la hauteur de Douaumont, qui domine tout le secteur nord-est de Verdun, rétablirait d’un seul coup toute sa puissance défensive » sur le front. Cette mission est confiée par le général Nivelle au général Mangin. Ce dernier demande en premier lieu une reconnaissance aérienne et le bombardement des positions allemandes, ce qui est fait le 21 octobre 1916 : « un temps clair favorisait les observations par ballons et avions. Ce fut la revanche des journées de février 1916 où l’artillerie ennemie avait écrasé la région de Verdun […] La destruction des défenses de l’ennemi était méthodiquement et complètement opérée ». Éprouvées par les mois de conflit, les troupes allemandes se retrouvent désemparées devant l’attaque imminente des Français : « le soir du 23, un pigeon allemand surpris révèle le désarroi des troupes de premières lignes dont les chefs demandaient instamment la relève. Une centaine d’allemands venaient de se constituer prisonniers et parmi eux, un officier qui déclarait avec mélancolie : « Nous ne prendrons pas plus Verdun que vous ne nous prendrez Douaumont » ». L’assaut devait être donné par plusieurs troupes : le régiment colonial du Maroc, la division du général Passaga, celle du général Lardemelle et un bataillon sénégalais. « Au régiment colonial devait revenir l’honneur d’attaquer Douaumont ». L’assaut se déroule en deux phases qui ont pour objectif d’encercler le village de Douaumont en prenant les carrières d’Haudremont, la ferme de Thiaumont, la batterie de la Fausse côte et le ravin de Bazile d’une part et le ravin de la Couleuvre, le village de Douaumont et la batterie de Damloup d’autre part. La victoire est brève, « magique » et les pertes minimes. « C’est le bataillon Nicolaï, du régiment colonial du Maroc, qui a eu la gloire de s’emparer du fort […] Le général en chef, qui assistait à la bataille avec le général Pétain […] a exprimé sa satisfaction du résultat obtenu par la préparation méthodique et par le magnifique élan des troupes ».
Témoignage d’un soldat angevin évadé d’un camp de prisonnier en Allemagne
Le sergent Auguste Dalaine, sous-officier d’infanterie coloniale et engagé volontaire de 25 ans, témoigne ici de son incroyable épopée auprès du journal Le Républicain de Maine-et-Loire. Originaire de Saint-Remy-la-Varenne, il est blessé par des éclats d’obus sur le front de la Somme. Après s’être évanoui dans une tranchée en passe de devenir allemande, il estt constitué prisonnier de guerre par les soldats ennemis. Guérit sommairement, lui et un autre de ses compagnons d’armes sont contraints de rejoindre à pied un camp de concentration à l’ouest de l’Allemagne, situé à soixante kilomètres de la frontière hollandaise. Les deux camarades prévoient leur évasion depuis déjà quelques jours quand l’occasion de fuir se présente à eux. Découpant les fils barbelés au péril de leurs vies, ils restent trois jours en cavale avant d’arriver à proximité d’une gare. Seulement, les habitants les reconnaissent bientôt, d’autant plus qu’une prime leur a été offerte pour la capture de prisonniers évadés. L’alarme retentit et ils réussissent une fois de plus à s’échapper. Passés les trois postes de garde à la frontière, ils atteignent enfin la Hollande : « libres, ils étaient enfin libres ! ». Les deux soldats se remettent alors aux autorités locales et ils sont rapatriés par le consul de France à Rotterdam. Le général Pau vient leur serrer la main à leur descente du train et Auguste Dalaine prévoit dès à présent de repartir sur le front.
La quête de denier pour l’emprunt national
Le Tribunal correctionnel de Saumur fait part d’une affaire qui ravive la propagande en faveur de l’emprunt national. Suite à un accident domestique qui coûte la vie à une femme de 77 ans, on retrouve chez elle 3 100 francs d’or cachés « dans un petit morceau de linge soigneusement cousu ». Mélanie Naud thésaurisait en effet le précieux métal. « Sans ce fâcheux accident, voilà de biens beaux « jaunets » qui n’auraient pas été utilisés par la Défense nationale ainsi que vont le faire sans nul doute les héritiers de l’infortunée ».