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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 16 AU 22 OCTOBRE 1916

16 octobre 2016

La campagne nationale d’appel aux dons se poursuit en Anjou par l’intermédiaire de la presse, et ceux qui se refusent à prêter leur argent à l’État sont pointés du doigt par Le Réveil Choletais (118 JO 2). Ennemis de l’intérieur qui empêchent la France de concrétiser sa victoire, le capitalisme et les fortunes constituées par la guerre s’opposent au sacrifice patriotique exigé par le conflit et l’Union Sacrée des citoyens. Tandis que les Alliés continuent à progresser sur le front de la Somme, la guerre sous-marine allemande menace en Amérique et les premières réactions étatsuniennes ne tardent pas à tomber.

La guerre sous-marine allemande et les États-Unis

 
Légende : La guerre sous-marine allemande et les États-Unis (La République de Maine-et-Loire du 22 octobre 1916. 114 JO 6)
Un des grands événements de cette semaine est « la reprise par l’Allemagne de la guerre sous-marine ». « La Manche, où l’Angleterre a détruit un nombre considérable de submersibles allemands, par un ingénieux système de filets, est de nouveau infestée de ces monstres ». Itinéraire privilégié pour atteindre la façade atlantique, la mer est devenue le théâtre de combats aussi violents que les confrontations terrestres. Sévissant désormais à la limite des eaux américaines, les sous-marins allemands sont soupçonnés de posséder une base de ravitaillement dans les environs, ce qui préoccupe grandement les États-Unis. « Les journaux américains expriment l’opinion que si l’Allemagne hasarde le blocus des ports des États-Unis, il y aura des malheurs ».

Ceux qu’il faut pour vaincre

 


Selon Le Réveil Choletais, la France possède deux sortes d’ennemis : « ceux de l’extérieur, les Boches dont l’odieuse présence souille notre territoire » et « ceux de l’intérieur, les capitalistes qui, enrichis par la guerre, ne sauraient pas départir de leur fortune […] pour le confier à l’État ». Une grande partie de l’opinion publique angevine souhaite une mobilisation totale de la société française autours des valeurs de la République. Cette dernière doit prouver, au front comme à l’arrière, son engagement envers la Patrie afin de gagner la guerre contre les Allemands : « Il ne faut pas que par crainte, par cupidité, ceux qui se sont enrichis de la guerre refusent à l’État de faciliter la victoire de la civilisation ». C’est pourquoi les « embusqués de l’épargne nationale » sont comparés aux déserteurs de l’armée : « de part et d’autre, c’est pareil lâcheté ». Les titres d’emprunt pour la Défense nationale constituent l’un des moyens de reconnaître les adversaires des intérêts de la France : « Le capitaliste qui n’aura pas prêté, qui ne pourra pas, comme un poilus [sic] ses chevrons, montrer son titre d’emprunt, sera coupable d’avoir témoigné injustement de la méfiance à l’égard de son pays ».

Soins aux blessés

 


La solidarité de l’arrière envers les soldats engagés sur le front est particulièrement visible lors de la prise en charge des blessés. Les municipalités du département reçoivent bon nombre de remerciements pour leur générosité, comme ceux adressés par « le médecin-chef de l’hôpital complémentaire n°22 » à M. le Maire et au Conseil municipal de la Séguinière. Afin de soulager le quotidien des soldats, ces derniers ont eu « la gracieuseté de voter une somme de 75 francs destinée à nos blessés, pour leur procurer des douceurs ».


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