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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 9 AU 15 OCTOBRE 1916

09 octobre 2016

L’actualité de cette semaine est profondément marquée par l’annonce du deuxième emprunt de la Défense nationale et les journaux relaient largement la propagande du gouvernement afin de susciter les dons de tous les citoyens français. Le Pays Baugeois (90 JO 1) ne fait pas exception.

L’emprise allemande

 


Si les contemporains de la Première Guerre mondiale expliquent le plus souvent l’origine du conflit par les ambitions impérialistes de l’Allemagne, le journal angevin met en avant l’emprise allemande sur le monde avant la confrontation dans les domaines démographiques, commerciaux et culturels. Avec un nombre élevé de nationaux établis à l’étranger, la pénétration des représentants allemands dans différents pays constitue un atout supplémentaire pour le pays. Selon l’auteur, l’espionnage est une pratique courante des allemands, qui ont par exemple réussi à récupérer la liste de tous les officiers français mobilisés de Nancy à Chalons et les plans de certaines fortifications. L’ennemi s’empare aussi de toutes les branches du commerce, mais l’influence exercée sur le domaine culturel dépasse toute mesure : « l’Allemagne s’emparait de cerveaux et germanisait jusqu’à nos intelligences ». Dans la philologie, l’histoire, la philosophie et les sciences, la mentalité germanique substitue bien souvent la mentalité française et il en va de même dans l’art. « Cette emprise a pu être réalisée par une organisation matérielle de l’enseignement », tournée vers sa diffusion extranationale. « Elle a attiré chez elle les étudiants à force de patience […] elle en était arrivée à suggérer à tout le monde qu’à l’origine de tout ce qu’on admire, il y avait un allemand ». « La race germanique se révélait comme une race d’élite, qu’on jalouse à raison même de sa supériorité, qu’on s’efforce en tous les cas d’imiter, mais qu’on n’égalera jamais ». « Que notre devise soit désormais : plus d’ennemis à l’intérieur ! ».

Femmes de France !

 


Légende : Femmes de France ! Appel aux dons pour le deuxième emprunt de la Défense nationale (Le Pays Baugeois du 15 ocotbre 1916. 90 JO 1).
La mobilisation de la société française afin de soutenir l’effort de guerre n’épargne rien ni personne. Les populations restées à l’arrière du front contribuent au devoir patriotique consistant à fournir à l’État l’argent nécessaire pour entretenir les troupes françaises engagées au combat. Dans cet article extrait du Pays Baugeois, le public visé est essentiellement féminin et le discours use de sensibilité et d’arguments concrets pour susciter leurs dons. « Vous dont l’énergie, le courage à supporter les dures épreuves du temps présent, font l’admiration du monde […] sortez de vos cachettes, de vos bas de laine, l’or libérateur qui nous assurera » la victoire afin que ceux dont vous attendez le retour (mari, frère, enfants) puissent vous apportez l’hommage qui vous est dû. « Bourgeoises », « paysannes », vous qui avez constitué un petit pécule pour vos vieux jours en temps de paix, « augmenter encore vos ressources en échangeant l’or improductif qui dort dans vos tiroirs » contre des titres d’emprunt. Ces derniers « constituent le meilleur et le plus sûr placement de vos économies. « Femmes de France ! Ce n’est pas en sacrifice que vous nous demandons ; c’est une bonne affaire ».

Une jeune brave de Baugé

Pierre-Marie-Ernest Baillot, originaire de Baugé, est cité à l’ordre de sa brigade pour son comportement exemplaire sur le champ de bataille. « Toujours volontaire pour les missions périlleuses […] il a ramené dans nos lignes le 29 septembre 1916 » au prix des plus grands efforts « l’arme et les effets d’un officier allemand blessé » en avant des lignes françaises. Son acte est alors perçu comme un « bel exemple de courage et d’énergie ».

Cette semaine il y a 100 ans

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