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Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 20 AU 26 MARS 1916
20 mars 2016
Le Conseil de Guerre des Alliés, réunissant les plus grands généraux des pays de l’Entente, s’est déroulé, les 12 et 13 mars 1916, au Grand Quartier Général français. Pour cette semaine, Paris fête l’arrivée de deux grandes personnalités : le ministre italien et le prince de Serbie. Les deux hôtes sont accueillis par la population française avec un enthousiasme débordant. C’est ce que nous apprend Le Courrier de Saumur (31 JO 76).
Mardi 21 mars 1916, le Général Joffre reçoit le Général Cadorna
Le commandant en chef des armées italiennes est reçu à Paris par le général Roques, le général Joffre, M. Thomas et M. Tittoni. Une foule immense s’est rendue à la gare. L’enthousiasme des Parisiens est tel que la foule réussit à rompre « le barrage d’agents » et de police pour faire une ovation très chaleureuse à la délégation italienne.
Légende : Photographie du général Cadorna au ministère des Affaires étrangères. On distingue de gauche à droite : M. Tissier, M. Thomas, Général Joffre, M. Tittoni, M. Briand, Général Roques et Général Cadorna. (L’Illustration du 25 mars 1916. PER 147/27).
Mardi 21 mars 1916, le grand concert de charité à Saumur
Le groupe militaire artistique et local des Hôpitaux donne un concert de charité au théâtre de Saumur « au profit exclusif des blessés hospitalisés » dans les hôpitaux de Saumur. L’affluence sera considérable, si l’on en croit « le patriotique et grave accueil offert vendredi dernier aux blessés de la Grande Bataille ». « Tant par le choix et la variété du programme, que par la qualité des nombreux artistes », le spectacle sera remarquable à Saumur.
Mercredi 22 mars 1916, le prince Alexandre est l’objet de chaleureuses ovations
Le prince serbe Alexandre est arrivé à Paris accompagné des ministres plénipotentiaires M.M. Pachitch, Jovanovitch et Jankovitch. Ils sont accueillis par le président de la République française en personne M. Poincaré, par le président du Conseil M. Briand, par le ministre de la Guerre le général Roques et par le ministre de la Marine l’amiral Lacaze. Sur le quai de la gare de Lyon, le 230e régiment d’infanterie territorial rend les honneurs. Le régiment est passé en revue par M. Poincaré et le prince Alexandre. La foule est, encore une fois, très présente. Le prince serbe se rend ensuite avec M. Poincaré sur le front de l’Argonne et de Verdun où ils adressent de nombreuses croix et décoration serbes et françaises.
Légende : Le prince régent de Serbie et le drapeau de la France à la gare de Lyon. (L’Illustration du 25 mars 1916. PER 147/27).
Mercredi 22 mars 1916, « ne vous remariez pas avant la fin de la guerre »
Le journal s’adresse directement aux Saumuroises « qui se croient veuves » et qui « attendent le dixième mois pour se remarier ». L’article souligne l’irrespect pour les hommes décédés, morts pour la Patrie, et donne un exemple significatif. Un soldat, habitant une commune aux environs de Paris, perd son bras au cours d’une bataille. Les brancardiers, trouvant son bras avec sa médaille, le déclare mort. Sa femme « porte le deuil » et « dix mois après, jour pour jour, elle se remarie avec un embusqué ». Mais le soldat n’est pas mort, il est en convalescence en Allemagne. Une fois guéri, il rentre chez lui et apprend que « sa fidèle épouse s’était remarié ». L’article se conclut ainsi : « les choses sont là, je n’ajouterai aucun commentaire ».
Samedi 25 mars 1916, un ordre du jour du général Joffre aux défenseurs de Verdun
« Soldats, l’armée de Verdun, depuis trois semaines, subit le plus formidable assaut que l’ennemi ait encore tenté contre nous. L’Allemagne escomptait un succès de cet effort qu’elle croyait irrésistible, et auquel elle avait consacré ses meilleures troupes et sa plus puissante artillerie ! Elle espérait que la prise de Verdun raffermirait le courage de ses Alliés, et convaincrait les pays neutres de la supériorité allemande ! Elle avait compté sans vous !!! Nuit et jour, malgré un bombardement sans précédent, vous avez résisté à toutes les attaques et maintenu nos positions. La lutte n’est pas encore terminée, car nos ennemis ont besoin de la victoire ! Vous saurez la leur arracher ! Nous avons des munitions en abondances et de nombreuses réserves, mais vous avez surtout votre indomptable courage et votre foi dans les destinées de la République ! Le pays a les yeux sur vous, qui serez ceux dont on dira : ils ont barré aux Allemands la route de Verdun ».