Détail d'un article
Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 1916
10 janvier 2016
La Petite Loire de Saumur (99 JO 17) présente pour la semaine du 10 au 16 janvier 1916 une information très suivie : la maladie du Kaiser Guillaume II.
Lundi 10 janvier 1916, le Président de la République visite nos soldats dans leurs tranchées
Raymond Poincaré s’est rendu dimanche 9 janvier 1916 sur le front. Il parcourt les premières positions en face de Liévin, en empruntant des boyaux de « 7 ou 8 kilomètres ». Il est allé ensuite à Neuville-Saint-Vaast, « qui n’est plus qu’un amoncellement de ruines et que l’ennemi continue cependant à bombarder tous les jours ». Puis, lundi 10 janvier, il visite Arras et les tranchées de première ligne qui défendent la ville. « Dans la journée, il a de nouveau parcouru des cantonnements, se renseignant sur la santé des hommes sur leur installation, sur les fournitures qui leur sont faites ».
Mercredi 12 janvier 1916, la remise de décorations à Saumur
Le colonel de Mareuil, commandant d’armes, remet plusieurs décorations dans la cour d’honneur de l’École de Cavalerie de Saumur. La médaille militaire et la Croix de guerre avec palme est remise à M. Dupas Hippolyte, caporal : « d’un entrain et d’une énergie exemplaires. Très grièvement blessé le 26 novembre 1914 au cours d’une attaque. A subi l’énucléation de l’œil droit » et à M. Breton Eugène : « animé du meilleur esprit. Très bonne manière de servir. Grièvement blessé le 17 mai 1915. Amputé de la jambe gauche ». Le colonel de Mareuil remet également la Croix de guerre à M. Ducout Fernand : « le 14 septembre 1915, grièvement blessé par l’explosion d’un obus qui tuait un de ses camarades et effondrait son blockhaus, s’est traîné sans aide jusqu’au poste de secours, où il a fait preuve d’un sang froid et d’une énergie remarquables en disant à son chef de bataillon : « Que voulez-vous, c’est la guerre » ».
Dimanche 16 janvier 1916, l’emprunt de la victoire en France
Les souscriptions à l’emprunt national sont comptabilisées. Le ministre des Finances annonce que « l’emprunt dépasse quinze milliards ». Le journal souligne qu’il est intéressant de remarquer que cet événement arrive au moment où « baisse le change austro-allemand ».
Dimanche 16 janvier 1916, l’Empereur malade
La Petite Loire de Saumur publie un article de La Rouvraye sur la maladie de l’Empereur. Le journaliste ironise sur le sort de l’Empereur allemand car personne ne sait vraiment de quoi souffre Guillaume II et de nombreuses rumeurs circulent à ce sujet. Il précise que son père, Frédéric III, est mort d’un cancer et qu’il serait aussi « prédisposé à cette maladie ». Il y a quelques années, l’Empereur « a été affligé d’un polype des cordes vocales ». Un cancer du larynx est évoqué. L’auteur écrit que la maladie du Kaiser intéresse « parce qu’au fond, chacun souhaite un châtiment cruel pour cet odieux vautour qui a voulu la guerre, et qui l’a voulue atroce, impitoyable ». L’homme est détesté par l’ensemble des populations des pays qui lui sont ennemis. En Allemagne, il « jouit d’une haute autorité, parce sous son règne l’Empire est devenu puissant et redoutable ». Alors que pourtant le pays « crève de faim et pleure des millions et des millions de soldats morts pour elle », l’Allemagne « oublie tout, dans sa tendresse béate pour le souverain ». L’auteur conclut en souhaitant que le Kaiser soit vivant « pour assister jusqu’au bout à l’effondrement de son trône, à l’écrasement de sa puissance, à la fuite de ses rêves d’hégémonie ».
Un autre article du journal signale le départ imminent de la reine de Grèce pour Berlin en raison de l’aggravation de la maladie de son frère en Allemagne.