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SEMAINE DU 28 FÉVRIER AU 5 MARS 1916

28 février 2016

Le Conseiller de l’Ouest (27 JO 19) fait, en une de son journal, une semaine après le début de l’offensive allemande, le bilan sur les affrontements militaires se déroulant près de Verdun. Il y évoque peu les difficultés rencontrées par les troupes françaises. Le journal ajoute également un article sur le nouvel aviatik allemand dont il fait étonnamment l’éloge.

L’offensive allemande dans l’Est

Le journal Le Conseiller de l’Ouest réalise un encart sur l’offensive allemande qui s’est déroulée aux alentours de Verdun, ces derniers jours. L’agence hollandaise Viaz Dias affirme, que « les pertes subies par les Allemands devant Verdun sont formidables » selon les messages de ses correspondants qu’elle reçoit. Un indice flagrant justifie cela : « dans un corps d’armée, on a formé un seule régiment avec ce qui restait des autres – tous des régiments d’élite ». Le moral de la population allemande est au plus bas devant l’arrivée massive des convois de blessés. 

Le journal réalise une partie sur les « héros à Douaumont ». Il signale que la reprise du fort de Douaumont s’est faite par « l’une de nos plus brillantes divisions universellement réputée » mais ne cite pas de division précise. L’article complimente les troupes françaises pour l’attaque du fort qui suscite « admiration ».

Le journal tente de comprendre les raisons qui ont poussé l’Allemagne à attaquer à Verdun. Il écrit que « l’opinion générale est que l’Allemagne traverse maintenant la phase critique qui précède la période finale de désespoir ». La nation allemande, en perte de vitesse, forcerait l’ennemi « à faire la paix avant qu’elle soit complètement défaillante, parce qu’elle croit que ses conquêtes géographiques lui permettront de négocier sur des bases favorables ». C’est pourquoi, elle s’est repliée vers une attaque sur Verdun pensant qu’elle aurait un gros succès.


Un aviatik nouveau modèle

Le journal présente, dans le cadre de sa rubrique sur la guerre aérienne, les caractéristiques d’un nouvel aviatik allemand. Ce dernier est tombé « intact dans nos lignes » et fait l’objet d’une étude très poussée afin de connaitre les capacités militaires ennemies. L’article fait l’éloge de cet « engin robuste et endurant ». Avec sa longueur de huit mètres et son envergure de 12 m 60, il s’agit d’un avion perfectionné. Il dispose d’ailes supérieures et d’ailes inférieures reliées entre elles, lui permettant de changer rapidement de direction quand il le souhaite. La vitesse de l’avion progresse et atteint 170 chevaux. Il est donc rapide et sa provision d’essence lui permet de rester au moins trois heures dans les airs. Enfin, il est capable de transporter 650 kilos « comprenant le poids du pilote et du passager, le combustible, l’armement, les munitions ». Son utilisation est variable. Les Allemands l’utilise pour bombarder les villes mais aussi pour les combats aériens. Le journal reconnait les qualités de cet aviatik « très perfectionné ».

L’impôt sur le revenu

Le Courrier de l’Ouest réunit un maximum d’informations pour « comprendre le mécanisme de l’impôt nouveau et en saisir l’application dans ses moindres détails » afin de renseigner au mieux les lecteurs. Dans un premier temps, l’article revient sur l’assiette de l’impôt. L’impôt est « dû, au 1er janvier de chaque année, par toute personne ayant en France une résidence habituelle ». Il est établi « sur le revenu net du contribuable pendant l’année précédente ». Tout contribuable « bénéficie d’une exonération totale jusqu’à la concurrence de 5.000 francs de revenu net ». Tout contribuable « marié bénéfice en outre d’une réduction de 2.000 francs ». Tout contribuable « ayant des charges de famille bénéficie en plus d’une réduction de 1.000 fr. par personne à sa charge jusqu’à 5, de 1.500 fr. par personne à sa charge au-delà de 5 ». 

Puis, l’article présente le calcul de l’impôt : « chaque contribuable n’est taxé que pour la portion de son revenu supérieure à : 5.000 fr. s’il n’a personne à sa charge ; 6.000 fr. s’il a une personne à sa charge ; 7.000 fr. s’il est marié », etc. Sur la portion, l’impôt est « de 2 % sur le cinquième de la fraction comprise entre 5 et 10.000 francs ; les 2 cinquièmes de la fraction comprise entre 10 et 15.000 francs ; les 3 cinquièmes de la fraction comprise entre 15 et 20.000 francs », etc. Sur le montant de l’impôt ainsi établi, le contribuable peut encore bénéficier d’une réduction de : « 5 % pour une personne à sa charge ; 10 % pour deux personnes », etc.

Pour la déclaration, le contribuable doit « l’adresser sous pli fermé au contrôleur des contributions directes de sa résidence ». Il doit indiquer son revenu global et ses charges de famille. En 1916, « le délai normal, pour faire cette déclaration courra du 1er mars au 30 avril ». Finalement, l’article ajoute des informations sur les contestations et réclamations liées à l’impôt

Le salaire des ouvrières dans l’industrie du vêtement

Edmond Fabre, préfet de Maine-et-Loire, prend un arrêté en date du 10 décembre 1915 afin d’instituer à Angers un comité départemental « chargé de déterminer le salaire minimum à payer aux ouvriers de l’industrie du vêtement, travaillant à domicile ». Ce comité est composé de patrons comme M. Quesnion, négociant en lingerie, basé quai des Carmes à Angers et de multiples ouvrières travaillant dans le vêtement, les chaussures ou la lingerie. Le comité départemental des salaires s’est réuni le 22 décembre pour fixer « les taux minima des salaires quotidiens et des salaires par heures de travail des ouvrières à domicile dans l’industrie du vêtement ». Par exemple, une ouvrière travaillant de la lingerie, des chemises, des pantalons, des caleçons, des camisoles, des gilets de flanelle, des tabliers, à la machine, gagnera « 2 fr. 25 par journée de dix heures ». À la main, elle gagnera « 1 fr. 50 ». Si l’ouvrière travaille sur des vêtements d’hommes civils ou militaires, elle touchera « 3 fr. par journée ».

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