Détail d'un article

Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 21 AU 27 FÉVRIER 1916

21 février 2016

Cette semaine cruciale est retracée par le quotidien L'Ouest (87 JO 14). Les Allemands lancent une offensive militaire sur Verdun et ses alentours. Du côté adverse, cette attaque est une réelle surprise. Par conséquent, les armées françaises sont prises au dépourvu. Les affrontements entre les deux camps sont acharnés et violents. L’Ouest ne s’attarde pas longuement sur ce conflit localisé. Le journal l’évoque principalement par le biais des communiqués officiels et n’aborde pas ouvertement les échecs français.

Mardi 22 février 1916, les communiqués officiels au 571e jour de guerre

Le communiqué du 21 février de 15 heures annonce une « faible action des deux artilleries sur l’ensemble du front, sauf au nord de Verdun où elles ont eu une certaine activité ». 

Le communiqué de 23 heures signale parmi les informations des autres lieux de combat, que dans la région de Verdun, « les deux artilleries ont continué à se montrer très actives ».


Mercredi 23 février 1916, les communiqués officiels au 572e jour de guerre

Le communiqué du 22 février de 23 heures fait état de violents bombardements au nord de Verdun et sur les deux rives de la Meuse. De plus, « les Allemands ont dirigé au cours de la journée une série d’actions d’infanterie extrêmement vives sur notre front entre Brabant et Herbebois ». Les troupes françaises tentent de les repousser « au prix de pertes considérables » mais les Allemands réussissent à prendre et à occuper le bois d’Haumont et « le saillant que forme notre ligne au nord de Beaumont ». 


Mercredi 23 février 1916, la mort du monstre

Un zeppelin allemand est aperçu dans la région de Sainte-Menehould. L’alerte est donnée, les projecteurs éclairent le ciel. Le dirigeable est vite repéré par sa très lente allure. Dès qu’il est à la bonne portée, il est bombardé par un obus incendiaire. Le feu « prit aussitôt dans toute la masse du zeppelin ; une lueur rougeâtre s’élevant lentement montrait la nacelle et le corps du ballon ». « La chute du monstre fut lente ». Une fois arrivé au sol, les bombes, contenues dans le dirigeable, éclatent toutes en faisant un vacarme retentissant. Une foule accourt, « la joie des spectateurs est générale ». Il ne reste du zeppelin « qu’une masse de débris informes ». Il s’agissait d’un zeppelin « L.Z.77 », un nouveau modèle mis en œuvre par les Allemands, complètement différent de celui venu à Paris. 


Vendredi 25 février 1916, la grande offensive ennemie au nord de Verdun

Au bout de quatre jours de combats effrénés dans la Meuse, L’Ouest se décide enfin par l’aborder dans un article. Celui-ci souligne que cet affrontement ne doit être sujet à aucune inquiétude pour l’armée française malgré l’évacuation de plusieurs points comme Brabant-sur-Meuse. Ici, le journal précise que les replis ne sont pas le signe d’une faiblesse mais un choix sagement réfléchi du commandement pour ne pas « exposer inutilement quelques unités trop avancées ». L’article évoque « l’effort colossal de l’ennemi » tout en accentuant l’opposition très vive des Français : « notre troupes bien préparées, aguerries, ont subi le choix avec une admirable fermeté et notre artillerie a répondu au tac au tac au bombardement des grosses et petites pièces de l’ennemi ».

Vendredi 25 février 1916, une manifestation franco-anglaise

Le Comité interparlementaire anglo-français s’est réuni à Paris. Il est composé de membres des parlements français et anglais. Le procès verbal d’une réunion revient sur « leur volonté de resserrer encore l’union pour assurer à la guerre une direction toujours plus coordonnée et plus énergique » afin de voir triompher la liberté et le droit. Pour cela, ils décident de maintenir un contact permanent entre les membres et organise déjà la prochaine réunion. Le Comité s’est rendu devant la statue de Jeanne d’Arc sur la place des Pyramides à Paris. Les parlementaires y déposent une palme avec l’inscription : « Les représentants du Parlement britannique déposent cette palme aux pieds de Jeanne d’Arc comme symbole de réconciliation complète des deux pays, à l’heure où les deux peuples unis dans le même sentiment de vénération pour l’héroïne de la vieille France, défendent ensemble la liberté du Monde ».

Légende : L’hommage du Parlement britannique à Jeanne d’Arc (L’Illustration du 4 mars 1916. PER 147/47).

Cette semaine il y a 100 ans

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