Le maire de Saumur organise un gala au profit des œuvres de guerre au théâtre municipal de Saumur. Le directeur de la musique française à l’Opéra de Boston met au point un programme « en tous point remarquable » et invite les « plus grands artistes de la Comédie Française, de l’Opéra et de l’Opéra Comique ». Mlle Italiani et le poète René Fauchois s’occupent de la partie dramatique. Ils jouent, pour la première fois à Saumur, « la veillée des Armes ». Concernant la partie lyrique, les principales pièces jouées sont « l’Hymne aux Morts, pour la Patrie d’Henry Février, composé sur un poème de Charles Péguy, tombé glorieusement à la bataille de la Marne », « les Chants héroïques comprenant l’Hymne National à Jeanne d’Arc, l’Ode au 75 et la Marseillaise chantée en costume ». Enfin, la partie musicale est assurée par Mlle Lenars, harpiste et professeur au Conservatoire National de Paris, par M. Rabani, violoniste de talent et par M. Mignan, grand prix de Rome. La municipalité de Saumur décide de rendre cette manifestation artistique la plus accessible possible et fixe le prix des places de 5 francs à 50 centimes. 

Salonique se trouve dans une situation complexe. La ville est actuellement occupée par les troupes des pays de l’Entente. Mais le général allemand, Von Mackensen fait la promesse aux Bulgares de prendre la ville. En lien avec cette annonce, « le nombre des troupes françaises arrivées, est le plus considérable qui ait été constaté depuis le commencement de l’occupation ». De plus, le roi serbe décide aussi d'envoyer graduellement des soldats à Salonique. Parallèlement, les Bulgares continuent à progresser en Albanie. C’est pourquoi, l’embarquement des troupes serbes prévu pour l’île de Corfou cesse pour que « plusieurs unités demeurent en Albanie afin d’aider à la défense du pays ». 

Le Grand Duc Nicolas envoie un télégramme au Tsar : « Dieu a accordé aux valeureuses troupes des armées du Caucase, un si grand secours, que la forteresse d’Erzeroum a été prise après cinq jours d’assauts sans précédents. Je suis inexprimablement heureux d’annoncer la victoire à notre majesté impériale ». 

Cette prise par l’armée russe est formidable. La ville d’Erzeroum en Arménie est largement connue pour fournir les meilleures troupes ottomanes. Il est désormais difficile pour les Turcs d’avoir accès à cette région. De plus, il est évalué que la garnison en place à Erzeroum « était de 100 000 hommes ». La ville « était défendue par 467 pièces de canon dans les forts avancés, 374 dans les forts centraux et 200 canons de campagne ». L’ensemble de cette artillerie est maintenant aux mains des Russes.

Un télégramme du 16 février 1916 annonce que « le général Aymerich et les Français ont fermé la frontière jusqu’à Ngoa et entièrement à l’est de ce point ». « La colonne de Campo, à quelques milles de là, est accourue pour fermer la ligne à partir de la mer ». La conquête du Cameroun est complète. Les Allemands fuient en territoire espagnol. 

Dimanche 20 février 1916, l’ajournement des élections cantonales et municipales

Le ministre de l’Intérieur, M. Malvy, dépose à la Chambre des députés un projet de loi « ayant pour objet d’ajourner en raison de l’état de guerre, les élections des conseils généraux, des conseils d’arrondissement et des conseils municipaux ». Cette décision s’explique par l’arrivée très prochaine des élections des conseils généraux et d’arrondissement prévu pour juillet 1916. Il en est de même pour les élections des conseils municipaux qui doivent se dérouler en mai 1916. « Un projet de loi spécial déterminera plus tard l’époque à laquelle devront se faire ces diverses élections ».