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SEMAINE DU 7 AU 13 FÉVRIER 1916

07 février 2016

Les relations diplomatiques entre des pays alliés peuvent s’exprimer par les voyages des représentants de ces pays les uns chez les autres. Ici, L’Ami du Peuple (6 JO 12) retrace le périple de M. Briand et de ses ministres en Italie. Ils ont pu profiter de l’affection très vive de la population italienne pour les Français. Mais ces rencontres officielles permettent surtout de resserrer les liens diplomatiques qui unissent les pays.

M. Briand en Italie

Le président du Conseil français, Aristide Briand, accompagné de M. Bourgeois, ministre d’État et de M. Thomas, sous-secrétaire d’état à l’artillerie et aux munitions ainsi que des généraux Pellé et Dumézil et du colonel Morin, est arrivé en Italie. Ils sont accueillis par M. Salandra, M. Sonnino et l’ambassadeur de France. Après le déjeuner à l’ambassade, M. Briand est attendu « au Quirinal où la reine et le duc de Gênes l’attendent » puis il est reçu « au palais Marguerita par la reine douairière ». Ils font un passage à la villa Médicis où ils rencontrent le cardinal Mercier, le primat de Belgique. Au cours de ses déplacements dans le pays, la délégation française est largement ovationnée et acclamée par des cris comme « Vive la France ! Vive l’Italie ! Vive la guerre ». Ce voyage reste tout de même professionnel. Des conférences se déroulent avec les ministres de la République et ceux du roi. Le roi Victor-Emmanuel III, en personne, conduit M. Briand au front. 

Légende : Le peuple de Rome au Palais Farnèse. M. Briand, du balcon de l’ambassade de France, harangue la foule et les associations patriotiques italiennes, qui sont venues en cortège, avec des torches, acclamer les ministres français. (L’Illustration du 19 février. PER 147/27)


Le meurtre d’Yzernay

L’Ami du Peuple publie l’audience du 7 février de la cour d’assises de Maine-et-Loire concernant un meurtre survenu à Yzernay. 

L’histoire concerne cinq Polonais qui travaillent chez des cultivateurs à Cholet et aux environs. Le dimanche 24 octobre 1915, ils se retrouvent tous à Yzernay. Après avoir mangé ensemble, chacun regagne son domicile respectif. Mais au moment de partir, une altercation éclate entre deux d’entre eux. Mauduick commence à frapper Krassy. Une bagarre générale éclate. « Krassy, arrachant une grosse trique à une barrière voisine, revint vers Mauduick et lui asséna sur la tête un coup violent qui l’étendit par terre. […]. Il déclara du reste avoir continué avec des barreaux de la même barrière à frapper Mauduick sinon dans l’intention de le tuer du moins, de le mettre dans l’impossibilité de lui nuire ». Les quatre hommes abandonnent Mauduick sur le bord de la route. C’est seulement le lendemain que quelqu’un le trouve agonisant. Mais avec les coups extrêmement violents qu’il a reçus, Mauduick décède rapidement. La gendarmerie de Maulévrier se charge de l’enquête. Les quatre Polonais restant sont interrogés et comparaissent devant la cour d’assises du Maine-et-Loire. Le jury « rapporte un verdict […] avec admission de circonstances atténuantes en ce qui concerne Krassy ». La Cour acquitte les trois autres Polonais. 


Le nombre de guérisons chez nos blessés

Les soldats blessés, arrivant à Angers, sont pris en charge par les divers hôpitaux militaires qui quadrillent la ville. Ceux qui sont guéris retournent combattre sur le front. Le docteur Jacques Bertillon, chargé de la statistique médico-chirurgicale de l’armée, publie des chiffres « réconfortants » pour les hôpitaux d’Angers. En 1914 et au début de 1915, la mortalité s’élève à « quarante-cinq pour mille ». Désormais, « sur cent blessés et malades traités dans nos hôpitaux militaires, quatre-vingt-dix-huit en moyenne sortent guéris ». 


Comme à Salonique

Le lendemain du bombardement de la ville de Salonique par un zeppelin allemand, les escadrilles aériennes des pays de l’Entente réagissent rapidement en signe de représailles. Des avions français bombardent le camp ennemi. L’article explique qu’« à peine rentrés à leur parc d’aviation et s’être ravitaillés, ils partaient de nouveau et leurs bombes pleuvaient de nouveau sur Guevgheli, sur Petritch, sur les troupes ennemies occupant la vallée de la Stroumitza ». Les communiqués officiels bulgares, silencieux au début, annoncent que « 470 de leurs soldats » sont morts et qu’il y aurait près d’un millier de blessés. De plus, de nombreux établissements militaires sont détruits. Le journal ajoute qu’il y a « des cas où la brutalité doit répondre à la brutalité, sans délais et coup pour coup ». Ici, c’est « la bonne méthode, la seule efficace à opposer à la méthode allemande ».

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