Détail d'un article
Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 11 AU 17 DÉCEMBRE 1916
11 décembre 2016
Après deux ans de guerre acharnée, l’Allemagne et ses alliés offrent à l’Entente une occasion de négocier la paix. Cette nouvelle s’oppose fondamentalement aux actions des semaines passées, dirigées vers la mobilisation générale du pays et des nations occupées. Tandis que la France augmente sans cesse ses effectifs militaires et cherche à recruter une main d’œuvre abondante, Le Messager de l’Ouest (81 JO 8) n’augure aucune réponse positive à cet appel, le qualifiant même de piège.
L’Allemagne propose la paix aux Alliés
Légende : L’Allemagne propose la paix aux Alliés (Le Messager de l’Ouest du 17 décembre 1916. 81 JO 8)
L’ambassade allemande à Washington vient de recevoir un télégramme annonçant que le chancelier reçoit les nations qui protègent les intérêts allemands à l’étranger (États-Unis, Espagne, Suisse) et qu’il leur transmet une proposition pour ouvrir immédiatement des négociations de paix avec les Alliés. L’article du Messager de l’Ouest retrace une partie du discours de Berthmann-Hollweg au Reichstag, annonçant l’offre de paix des puissances centrales : « c’est pour défendre leur existence et la liberté de leur développement national que les puissances alliées ont été contraintes à prendre les armes […] Pas un seul instant elles ne se sont départies de la conviction que le respect des droits des autres nations n’est nullement incompatible avec leurs propres droits et intérêts légitimes. Elles ne cherchent pas à écraser ou anéantir leurs adversaires […] Prêtes s’il le faut à continuer la lutte qui leur est imposée, mais animées en même temps du désir d’arrêter le flot de sang et de mettre fin aux horreurs de la guerre, les puissances alliées proposent d’entrer dès maintenant en négociation de paix ». Après avoir fait ce premier pas et si le conflit perdure, elles déclinent désormais « solennellement toutes responsabilités devant l’Humanité et l’Histoire ».
Recrutement de main-d’œuvre féminine
L’emploi de la main-d’œuvre féminine dans l’armée est réparti en sept grandes catégories :
1) Dames surveillantes et employées principales de bureau
2) Secrétaires rédactrices et comptables
3) Sténodactylographes
4) Dactylographes
5) Secrétaires copistes et téléphonistes
Selon les instructions de M. le général commandant la 9e région, le recrutement doit privilégier désormais les 6e et 7e catégories ; c’est-à-dire « les contremaîtresses, chef d’atelier ou d’équipe, manutentionnaires, cuisinières, lingères, laveuses … ». Les candidatures sont adressées aux différents chefs de corps ou service concernés et des épreuves éliminatoires auront lieu pour les départager. « Les situations offertes ne sont pas limitées à la durée des hostilités » et certains avantages sont mis en avant : les femmes disposent d’une semaine de permission pour six mois travaillés et un demi salaire versé après un accouchement après le même temps d’exercice. Les soins médicaux sont aussi assurés par les médecins militaires. Ces dernières doivent en contre partie travailler 7h30 par jour (jusqu’à neuf heures pour les dernières catégories) en bénéficiant d’une demi journée de repos par semaine.
Les indigènes de la classe 1917 dans le département
Un décret datant du 7 décembre 1916 s’adresse à tous les indigènes algériens de la classe 1917 « qui n’ont pas encore été examinés au point de vue de leur aptitude physique en raison de leur résidence en métropole ». Ils doivent se présenter devant les Conseils de révision de la classe 1918 et venir s’inscrire dans leur commune de résidence. Les tableaux de recensement se clôturant le 25 décembre 1916, les Algériens du département doivent venir compléter les renseignements suivants : « nom et prénoms, lieu et date de naissance, dernier domicile en Algérie, lieu de résidence actuelle (localité, rue, numéro) ».
Envoi gratuit de paquets aux militaires
L’administration des postes offre ses services aux familles des combattants pour les fêtes de fin d’année. Chacune d’entre elles pourra envoyer gratuitement un paquet pesant au maximum un kilo à ses proches. Cette mesure concerne les militaires et marins présents dans la zone des armées de France, aux colonies, dans les pays de protectorat et à l’étranger ou en service à la mer. Du 15 au 26 décembre 1916, les familles sont invitées à se présenter au bureau de poste en suivant la liste alphabétique et les départements concernés.