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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 21 AU 27 AOÛT 1916

21 août 2016

Conformément au plan prévu depuis la première bataille de Verdun, les armées anglaises et françaises continuent leur offensive sur la Somme. Les combats font rage sur le front bien que la progression des deux camps soit limitée par la stagnation des positions de chacun. Source de découragement pour les uns ou galvanisant les autres, la bataille de la Somme ne renonce pas à être une bataille de rupture. L’espoir de battre les Allemands est néanmoins palpable au travers du journal l’Ami du peuple (6 JO 12) et l’on prépare déjà le procès du Kaiser Guillaume II.

L’Allemagne responsable de la guerre

Légende : L’Allemagne responsable de la guerre (l’Ami du peuple du 27 août 1916. 6 JO 12).

L’ensemble des Alliés réagit en effet au discours du prince allemand qui rejette toute responsabilité dans le déclenchement du conflit.  Selon les dires de ce dernier, il faut en premier lieu accuser « du conflit et du sang versé, non pas le militarisme allemand, mais la Russie, la France et l’Angleterre ». Ce débat engagé entre les puissances ennemies constitue l’un des enjeux majeurs  de la Première Guerre mondiale. Unanimement convaincus de la culpabilité de la Triple Alliance, la Triple Entente, soutenue par les États-Unis, « ne peut soustraire à la conclusion que l’Allemagne considérait 1914 comme le moment opportun pour attaquer ». Insistant sur l’innocence des nations engagées contre Guillaume II, l’article fournit comme preuve leur manque de préparation à un conflit armé et les défaites infligées à l’armée allemande ; le discours de Lloyd Georges est retranscrit comme tel : « Les Allemands avaient de splendides avantages dont ils n’ont pas su tirer parti […] Quand on sait dans quelle situation nous nous trouvions l’an passé pour ce qui est des obus et des canons et que nous n’avions pas de réserve, on ne saurait avoir trop de reconnaissance envers ceux qui ont aidé à les fournir ». « Quand ils apprendront cela, ils seront aussi écœurés qu’ils le méritent ». 

L’attitude de la Roumanie

Malgré l’entrée en guerre officielle de la Roumanie le 20 août 1916, le gouvernement roumain n’a toujours pas engagé ses forces dans la bataille. L’Ami du peuple tente donc de sonder l’attitude et les mesures militaires du nouvel allié. « Malgré le calme qui règne actuellement parmi la presse gouvernementale, la situation politique de la Roumanie continue à être critique », mais « la croyance générale est que le gouvernement de Bucarest prendre bientôt une décision définitive ». 

L’avance en Picardie

La bataille de la Somme mobilise toujours l’essentiel des forces armées anglaises et françaises qui subissent ou mènent successivement des raids terrestres ou aériens. Les gouvernements respectifs soulignent l’harmonie et la solidarité dans lesquelles ils évoluent et attribuent leurs victoires à cette bonne entente. Le début de la semaine a été marqué par un affrontement violent pour la ville de Fleury. « Les Allemands ont essayé à plusieurs reprises de nous enlever le village » et « ont prononcé […] une forte attaque accompagnée de jets liquides enflammés ». « Toutes ces tentatives ont été brisées par nos feux » et « nous avons légèrement progressé » au sud de la Somme. L’unité du front allié est particulièrement mise en avant au travers du journal puisque l’avancée en Picardie coïncide avec les progressions russes, italiennes et serbes sur le front oriental. 

Une espionne fusillée

Louise Pfaadt, condamnée à mort le 28 mai 1916 par le conseil de guerre est finalement fusillée à Marseille le 24 août. Elle « avait avoué qu’elle avait fait parvenir des informations à l’ennemi » concernant les manœuvres alliées. 

Cette semaine il y a 100 ans

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