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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 3 AU 9 AVRIL 1916

03 avril 2016

La guerre aérienne et maritime continue en parallèle des conflits terrestres localisés. D’une manière générale, les journaux dont Le Conseiller de L’Ouest (27 JO 19) ont tendance à publier des articles où les pays de l’Entente apparaissent comme les victimes des attaques aériennes et maritimes perpétuées par les Allemands.

Un nouveau raid de zeppelins sur l’Angleterre


 
Comme le souligne le journal, les Allemands, déjà pirates de la mer, deviennent des « pirates aériens ». Le secrétaire du War Office annonce qu’un raid aérien a lieu sur les comtés de l’est de l’Angleterre. Selon les quelques informations transmises, cinq zeppelins auraient jetés 90 bombes sur différentes localités du pays. Les détails manquent encore. Une chose est sûre, la nouvelle de ce « monstrueux exploit » soulève une indignation générale.
Les Anglais canonne un dirigeable qui fini sa course dans l’estuaire de la Tamise. L’équipage, composé de deux officiers et de 17 hommes, est récupéré par un chalutier anglais et fait prisonnier. Le « L-15 », quant à lui, sombre dans les eaux anglaises.


 
Légende : L’équipage du « L-15 » se rend au chalutier-patrouilleur Olivine (L’Illustration du 15 avril 1916. PER 147/27).

Le bilan de la piraterie allemande

Des statistiques sur les pertes de la marine anglaise, causées par la piraterie allemande, seulement pour le mois de mars viennent d’être publiées et sont les suivantes : « dix-neuf steamers, jaugeant ensemble 44.000 tonnes et huit voiliers, jaugeant 1.865 tonnes ont été coulés par des navires de guerre ennemis ». Pendant la même période, « dix steamers, jaugeant 13.927 tonnes, ont été coulés soit par des sous-marins, soit par des mines flottantes ». Le nombre de morts est estimé à 124.

L’échec de l’attaque allemande entre Vaux et Douaumont

 


Avant la terrible offensive, Vaux était un village paisible de 270 habitants. Mais à partir du mois de mars 1916, il fait l’objet d’intenses attaques. Les deux camps ennemis séparent le village en deux : « les Allemands firent en sorte de prendre pied dans les maisons, à l’est de l’église », les Français, quant à eux, demeurent maitres de la partie ouest. Entre les deux armées se sont déroulés des combats « les plus désespérés que se soient encore vu dans ces régions ». Pour prendre la partie du village détenue par les Français, les Allemands font venir « toute une division, c'est-à-dire 15.000 hommes ». Les deux ennemis se livrent de nouveaux combats au corps à corps et « les Français, pliant sous l’énorme poids du nombre, se retirèrent ».
Les Allemands prennent les pentes est du fort de Douaumont et décident d’avancer jusqu’à la ligne de chemin de fer qui se trouve sur le front de la position française. Mais ils sont vite mis en échec par « un terrible tir de barrages » et par des « fusillades ». Utilisant des grenades puissantes en immense quantité vers chaque maison du village occupée par des Français, les troupes allemandes réussissent à faire reculer l’ennemi dans sa première ligne de défense. Enfin, l’artillerie française réussit à bloquer l’ennemi qui se retire « sans avoir gagné aucun terrain en plus, laissant l’endroit de la bataille inondé de cadavres ».

Les héros de l’air

Cette semaine, le journal revient sur la figure glorieuse de Jean Navarre, aviateur français, dont « les exploits aériens ne se comptent plus ». Cet hommage est lié au fait que l’homme vient d’abattre « son neuvième avion boche ». Il est incorporé au début de la guerre dans l’infanterie. Suite  à une rencontre avec aviateur, il s’engage dans l’aviation. Au front, il se distingue comme sergent puis comme adjudant. Il obtient la Légion d’honneur et six citations. À l’heure actuelle, Jean Navarre compte 11 appareils allemands descendus. Une de ses dernières victimes, l’oberlieutenant Kemm raconte : « j’ai aperçu mon ennemi à 500 mètres environ au-dessous de mon appareil ; avant que j’aie eu le temps de virer, il était déjà sur moi, fonçant sans hésiter ». L’allemand reçoit une balle dans la mâchoire et une dans la jambe.



Légende : Jean Navarre évoluant en plein ciel (L’Illustration du 15 avril 1916. PER 147/27).

Cette semaine il y a 100 ans

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