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SEMAINE DU 20 AU 26 SEPTEMBRE 1915

20 septembre 2015

Les soldats au front manquent tous les événements qui se déroulent chez eux à l’arrière. Pour autant, ils essaient de reproduire ce qu’ils n’ont pas pu faire, à leur manière. Ainsi, par exemple, un caporal d’Angers organise une messe en l’honneur de sa femme, décédée, alors qu’il était au combat, comme en témoigne Le Républicain de Maine-et-Loire (114 JO 5).

Tous les combattants et les invalides de la grande guerre auront une médaille commémorative

Le ministre de la Guerre, M. Millerand, présente un projet de loi à la Chambre des députés tenant à instituer une médaille dite « Médaille commémorative de la campagne contre l’Allemagne ». Comme l’exposé des motifs le précise, il ne s’agit pas d’une médaille spéciale destinée aux blessés de guerre, incapables de reprendre du service, comme peut le souhaiter l’opinion publique. L’article 2 indique que la médaille « sera attribuée aussitôt après leur radiation des contrôles, à tous les militaires ou marins retraités ou réformés, au cours de la campagne actuelle, pour blessures provenant d’événements de guerre ou d’accidents éprouvés dans un service commandé ou pour infirmités graves et incurables, reconnues provenir des fatigues ou dangers du service militaire ». Mais elle sera aussi accordée, après la guerre, « à tous les officiers et les soldats des armées de terre et de mer présents sous les drapeaux au cours de la campagne ». Un décret prochain détermine la forme et la matière de la médaille. 

La foire de la Saint-Maurice

La grande foire annuelle de la Saint-Maurice a lieu le jeudi 23 septembre 1915 à Brissac. Le journal précise qu’en dépit de la guerre, un bon nombre de personnes visitent les étalages malgré « l’absence de toutes les baraques foraines et autres attractions ». Les denrées vendues sont « hors de prix », voire « même plus cher qu’à Angers ». Par exemple, pour les oignons, « on payait en 1913, 1 fr. 50 le double décalitre », désormais il s’agit de débourser « 6 fr. 50 à 8 francs ». Les commerçants sont « dans la désolation » car chaque année, ils ont une affluence considérable et cette année l’un d’eux raconte : « nous sommes tellement ennuyés, que nous n’avons plus de goût à rien et que cette année nous n’avons rien préparé ». La foire de la Saint-Maurice est devenue « une foire absolument ordinaire » mais elle reviendra vite, à la fin de la guerre, comme avant, « c'est-à-dire une foire exceptionnelle ».

Sur le front, les Poilus angevins pensent à leurs morts

L’administrateur du journal publie la lettre qu’il a reçue d’un soldat du front. Ce dernier explique que les soldats sur le front pensent à leurs morts bien qu’ils ne soient pas là pour participer aux obsèques organisées à l’arrière. Certains hommes, comme ce caporal angevin dont la femme est décédée alors qu’il était au combat, organisent des messes de souvenir en l’honneur des défunts. Les messes sont alors préparées avec les moyens du bord et chacun peut se recueillir et prier pour ses morts. 

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