Détail d'un article
Il y a 100 ans cette semaine
SEMAINE DU 11 AU 17 OCTOBRE 1915
11 octobre 2015
Au fil des semaines de combat, on perçoit de plus en plus l’interventionnisme de l’État français dans la prise en charge des soldats. De nombreux individus s’engagent et s’investissent énormément aussi pour ces hommes. Le Pays Baugeois (90 JO 1) nous présente les écoles de rééducation physique mises en place pour les mutilés de guerre.
La séance de la Chambre des députés du 13 octobre 1915
Lors de la séance de la Chambre des députés du 13 octobre 1915, « des événements considérables se sont produits ». Dans un premier temps, la Chambre approuve les déclarations du Gouvernement sur l’expédition de Salonique et lui donne « sa confiance expresse par 372 voix contre 9 sur 391 votants ». Il s’agit d’un vote de confiance sur cette question balkanique. Puis, la nouvelle de la démission du ministre des Affaires étrangères français met l’appareil étatique en ébullition. Dans une lettre expliquant son choix, M. Delcassé exprime son désaccord avec le Gouvernement au sujet de l’expédition d’Orient et « dans ces conditions, il ne pouvait pas continuer sa collaboration ». Cette décision est irrévocable. C’est le président du Conseil qui prend désormais le titre de ce portefeuille.
Les écoles de rééducation physique
L’article est rédigé par M. Debierre, sénateur du Nord. Il insiste sur le fait que les mutilés de guerre méritent l’affection de la France : « à ceux qui restent, à ceux qui ont versé leur sang pour elle, elle doit sa compassion et l’aide fraternelle qu’une mère doit à ses enfants ». Ainsi, l’État est chargé de leur « assurer les moyens d’existence ». Une pension est versée mais elle est insuffisante pour faire vivre la famille du mutilé, ce dernier devant retravailler. C’est dans cette idée que ce sont créées les Écoles de Mutilés. Elles « groupent déjà un assez grand nombre de mutilés, plusieurs centaines ». Elles « comprennent un assez grand nombre de professions, 6, 7, 8, 9, 10. On y trouve des sections de menuisiers, cordonniers, tailleurs, typographes, relieurs, dessinateurs, vanniers, comptabilité ». M. Debierre visite les écoles de Lyon et de Bourges et présente différents exemples qu’il perçoit : « j’ai rencontré de tout […] mais beaucoup de paysans, de cultivateurs. Amputé d’une jambe, celui qui travaille la terre peut malaisément continuer sa profession. Placé dans un atelier au contraire, il peut devenir un bon menuisier ou un excellent cordonnier. […]. L’amputé de la main droite apprend à écrire de la main gauche ». Pour le sénateur, il s’agit du rôle de l’État de « concourir à l’organisation et au fonctionnement de ces centres de rééducation ». L’initiative privée peut aussi intervenir en recrutant ces mutilés dans l’industrie et le commerce.
La Croix Bleue de Baugé
La Croix Bleue de Baugé adresse « aux écoles laïques et libres de l’arrondissement » une lettre dans laquelle elle propose aux institutrices et instituteurs ainsi qu’aux élèves de « soulager nos prisonniers et nos soldats sur le front ». Il s’agit de donner « la modique somme de cinq centimes par mois » afin de contribuer à l’envoi d’un colis pour un soldat ou un prisonnier qui « deviendra l’adopté de l’école ». « Le nom de l’école et en regard celui du prisonnier ou du soldat seront affichés dans les bureaux de la Croix Bleue, rue de la Barre, à Baugé ».