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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 4 AU 10 OCTOBRE 1915

04 octobre 2015

Au début du conflit, la Bulgarie et la Grèce se déclaraient neutres. Désormais la situation a changé. Le journal L’Ouest (87 JO 13) montre l’escalade des tensions et l’enchainement des événements pour cette semaine.

Mardi 5 octobre 1915, un ultimatum de la Russie à la Bulgarie

La Bulgarie passe des accords successifs avec la Turquie et l’Allemagne. Elle s’engage clairement aux côtés des empires centraux d’Europe. Plusieurs indices, relevés par les Russes, montrent que le roi bulgare Ferdinand Ier remet son royaume « dans les mains de l’Allemagne » : « la présence d’officiers allemands et autrichiens au ministère de la guerre et dans les états-majors bulgares, la concentration des troupes dans la zone qui longe la frontière serbe, enfin l’appui financier de plus en plus étendu que le cabinet de Sofia accepte de nos adversaires ». La Russie envoie un ultimatum à la Bulgarie auquel se rattache les pays de la Quadruple-Entente. L’ultimatum précise que tout acte d’hostilité envers la Serbie serait aussi dirigé contre les pays de l’Entente. Ainsi, si « le gouvernement bulgare n’aurait pas ouvertement rompu dans les 24h avec les ennemis de la cause slave et de la Russie », le ministre russe en Bulgarie devra quitter immédiatement le pays et un conflit s’en suivra. 

Mercredi 6 octobre 1915, le débarquement des Alliés à Salonique

De grands transatlantiques, suivis de transports d’un tonnage inférieur et chargés de matériel de guerre arrivent dans le port grec de Salonique. Ce matériel de guerre accompagne les troupes françaises et anglaises, venues en Grèce. Elles vont rejoindre les Serbes pour combattre l’ennemi.

Jeudi 7 octobre 1915, la situation balkanique

M. Venizelos, premier ministre grec, affirme, lors d’une séance de la Chambre grecque, son soutien à la Serbie en cas d’agression par la Bulgarie. Un traité entre la Serbie et la Grèce engage les deux pays à s’entraider en cas d’attaque. Il annonce également le débarquement des troupes anglo-françaises  à Salonique dans la cadre du secours apporté aux Serbes. Le ministre, populaire à la Chambre, est reçu ensuite par le roi Constantin Ier  qui « lui déclara ne pouvoir suivre la politique du cabinet venizeliste ». M. Venizelos décide alors de démissionner. 

Légende : Le célèbre homme d’État hellène M. Venizelos, démissionne pour la seconde fois, à la suite d’un désaccord avec son souverain, le roi Constantin (L’Illustration du 9 octobre 1915. PER 147/26)

Vendredi 8 octobre 1915, le nouveau ministère grec est constitué

M. Zaimis constitue un nouveau cabinet grec avec tous les anciens premiers ministres à l’exception de M. Venizelos. La constitution de ce cabinet est accueillie favorablement en Grèce. M. Zaimis souhaite continuer la politique de neutralité, engagée depuis le début de la guerre et souligne qu’il ne prend parti pour aucun camp. 

Dimanche 10 octobre 1915, l’artillerie austro-allemande tonne en Serbie

Selon les dépêches de Berlin en date du 6 octobre, « les Austro-Allemands auraient entrepris une forte action d’artillerie sur le front de la Save et du Danube ». Les armées des pays de l’Alliance bombardent violemment la ville de Belgrade. Des corps bulgares sont envoyés à la frontière serbe. Les secours apportés par la France suscitent un enthousiasme chez les Serbes qui consacrent aux soldats tous les honneurs. L’un des journaux serbes Samouprava écrit : « la France, notre grande sœur, envoie la première, ses fils au secours de la Serbie. Nos amis de France viennent sceller, par leur sang, les sympathies généreuses qu’ils ont de tout temps témoignées au peuple serbe et à la Serbie ». 

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