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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 22 AU 28 FÉVRIER 1915

22 février 2015

Le Courrier de Saumur (31 JO 74) évoque la décision de la Roumanie d’intégrer le conflit mondial. Alors que les Français et les Anglais réussissent à pénétrer dans les Dardanelles, les Russes rencontrent des difficultés pour s’imposer à l’est.

Mercredi 24 février 1915, le retour d’un évadé

Un caporal d’infanterie, Joseph Bazantay, est revenu sur Angers auprès de sa famille. Cette dernière n’avait plus de nouvelles de lui depuis le 21 août 1914. L’homme, fait prisonnier dans les Ardennes belges, est envoyé dans un camp de concentration à Aix-la-Chapelle. Avec quatre autres Français, il réussit à s’évader du camp et passe en Belgique. Il vit quelques temps dans les bois. Puis, il parvient à passer en Hollande. De là, il embarque pour Calais « d’où il nous revient en excellent état ». Joseph Bazantay veut retourner très prochainement sur le front.

Vendredi 26 février 1915, le général Pau est acclamé en Roumanie

Le général Paul Pau s’est rendu à Bucarest. À son arrivée, des manifestations francophiles se sont déclarées en son honneur : « drapeaux déployés, [on] l’attendait à la gare où une splendide réception a eu lieu ». Il s’est entretenu avec des personnalités politiques roumaines. 

En complément, le journal titre « la Roumanie marchera en avril ».  Le ministre roumain à Londres souligne « l’entrée en campagne » du pays vers avril 1915. 

Légende : Le portrait du général Pau (L’Illustration, 17 avril 1915, PER 147/24)

Samedi 27 février 1915, les cinémas vont rouvrir

Le général Poline, commandant la 9e région, autorise « la réouverture des établissements cinématographiques » qui existaient déjà avant la mobilisation. La reprise de l’activité cinématographique implique des contraintes : « soumettre dans chaque place au commandant d’armes, à ses délégués de la censure, le programme de la représentation à donner, programme dont les films, dans des cas exceptionnels, pourront être développés en présence des censeurs » ; « verser 5 % sur la recette, prélèvement qui sera effectué dans les mêmes conditions et perçu par les mêmes agents que le droit des pauvres » ; « les représentations pourront avoir lieu tous les soirs et devront être terminées au plus tard à 23 heures ». Cet horaire correspond à l’heure, autorisée par le général Poline, de fermeture des cafés, cabarets, estaminets et autres débits de boissons.

Dimanche 28 février 1915, la destruction des forts des Dardanelles

La prise des Dardanelles veut se faire, dans un premier temps, par voie maritime. Ainsi, la flotte franco-anglaise tente de pénétrer le détroit par les mers. Elle bombarde les forts qui défendent l’entrée. Trois cuirassés français, le Suffren, le Gaulois et le Charlemagne participent à cette canonnade d’une manière précise et efficace, depuis leur navires jusqu’aux batteries ennemies. Après des tirs de longue distance, des bombardements de moyenne portée sont lancés, détruisant complètement quatre forts de l’entrée des Dardanelles. Les forces françaises et anglaises avancent dans le détroit et attaquent désormais les forts intérieurs. 

Dimanche 28 février 1915, la plus grande bataille de la guerre entre Russes et Allemands

Au cours de la retraite de la Prusse orientale, les Russes ont de graves difficultés à faire face aux armées de la Triple Alliance qui intensifient leurs renforts en hommes, comme l’indique le journal pour cette semaine. 

Le Courrier de Saumur énonce dimanche 28 février 1915 que « la bataille engagée actuellement entre les troupes russes et les troupes allemandes sur le nouveau front formé par les quatre cours d’eau, le Niémen, la Bobr, la Nareff et la Vistule, sera la plus grande bataille de la guerre actuelle ».

Les Russes renouent avec le succès, comme l’indique les communiqués officiels. Les Russes remportent « une importante victoire sur la Vistule. Les forces allemandes auraient été complètement écrasées ». Ils ont repoussé « l’ennemi sur l’ensemble du front en abandonnant des canons, des mitrailleuses et un train ». L’armée allemande perd beaucoup d’hommes : « trente officiers, deux mille six cents soldats, sept canons, onze mitrailleuses ». 

Cette semaine il y a 100 ans

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