Le Gouvernement italien fait parvenir à ses représentants à l’étranger une circulaire expliquant les différends entre l’Italie et la Turquie. La circulaire conclut ainsi : « en présence de ces infractions manifestes aux promesses catégoriques faites par le Gouvernement ottoman à la suite de notre ultimatum du 3 août, provoqué par les tergiversations du Gouvernement ottoman, notamment en ce qui concerne la libre sortie des citoyens italiens de l’Asie-Mineure, le Gouvernement italien a envoyé à l’ambassadeur d’Italie à Constantinople l’ordre de présenter à la Turquie la déclaration de guerre ». Les infractions commises, qui sont les motifs de cette déclaration de la guerre, sont le non-respect du traité de Lausanne, le maintien des troupes turques en Cyrénaïque, la proclamation de la guerre sainte contre l’Italie et l’abrogation de l’autorisation des citoyens italiens à quitter le territoire ottoman. 

Une grande victoire navale russe

Le journal relaie les communiqués russes rapportant la bataille navale qui a lieu dans le golfe de Riga. Les Russes, postés à l’entrée du golfe, sont attaqués par la flotte allemande. Profitant d’un épais brouillard, les Allemands pénètrent dans le golfe de Riga. Du côté russe, la canonnière Sivoutch sombre mais pour les ennemis, les pertes sont importantes : « deux de ses croiseurs et pas moins de huit de ses torpilleurs ont été les uns mis hors de combat, les autres coulés ». Parmi ces navires allemands figure le croiseur de haut rang : le Moltke qui faisait parti des unités les plus modernes et les plus fortes de la marine allemande. Il s’agit d’une belle victoire navale pour la Russie. La population russe apprend cette grande victoire et organisent de grandes manifestations enthousiastes devant les ambassades des pays de la Triple Entente.

Jean D’Araules écrit une nouvelle fois sa rubrique sur la situation agricole. En cette époque de l’année, tout le monde s’affère aux moissons. La main-d’œuvre demeure le problème dominant. C’est pourquoi, les agriculteurs ont recours aux « soldats pensionnaires », aux « Kabyles », aux « prisonniers allemands ». Concernant les vendanges, un accord est passé entre le ministre de la Guerre et le ministre de l’Agriculture pour que des permissions de 15 jours soient accordées, entre le 5 septembre et le 15 octobre, aux viticulteurs mobilisés dans la zone de l’intérieur ou dans les dépôts de la zone des armées. Pour faire face à la cherté de la viande, le Comité de l’approvisionnement de Paris fait venir un stock de viande frigorifiée d’Amérique. Particulièrement appréciée dans toutes les grandes villes étrangères, la viande congelée ne fait pas l’unanimité à Paris pour le moment.

Le Mercure Segréen publie un article pour faire la publicité de l’École Coloniale du Havre. Celle-ci est fondée en 1908, « sous les auspices de l’Association Cotonnière Coloniale, avec l’appui des Ministres du Commerce, des Colonies, et des Gouverneurs Généraux de l’Indochine, de l’Afrique Occidentale, de l’Afrique Équatoriale et de Madagascar. L’enseignement dispensé vise à « préparer les jeunes gens qui aspirent à la vie coloniale, à bien remplir les diverses fonctions qui peuvent leur être confiées aux Colonies au triple point de vue commercial, industriel et agricole ». Les cours sont gratuits, accessibles à tous et le durée est de seulement un an. Des bourses peuvent être ensuite attribuées aux élèves.