Détail d'un article

Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 19 AU 25 AVRIL 1915

19 avril 2015

L’Italie ne s’est pas engagée dans le conflit officiellement mais le pays semble pour autant marcher à la guerre comme le décrit l’article de L’Ouest (87 JO 12). Une nouvelle méthode de guerre apparaît cette semaine : l’utilisation de gaz de combat. C’est la première fois que l’on utilise ce type d’armes sur le front. Sa démocratisation est difficile à gérer, il faut adapter les équipements défensifs, les gaz entraînant de graves séquelles sur les hommes touchés.

Lundi 19 avril 1915, une défaite de la garde prussienne

L’Ouest reprend la description de la prise du bois Jaune Brûlé « situé à l’ouest de la cote 196 » par un régiment d’infanterie français, racontée par un communiqué officiel. « Exaltés par l’idée d’avoir affaire à la garde officielle », les fantassins « bondissent de leurs sapes avec un entrain admirable ». Utilisant leurs baïonnettes et des grenades, ils « talonnent furieusement les adversaires ». Les hommes atteignent la crête nord, l’objectif final et réorganisent la position adverse. En retour, les Prussiens, déguisés en tirailleurs dont ils avaient pris les burnous sur des morts, lancent une contre-attaque mais « la surprise est éventée ». Les mitrailleuses « couchent devant nos lignes quelques centaines de nouveaux cadavres ». Le bois Jaune est aux mains des Français mais pas sans conséquences : les blessés de la veille sont torturés et tués par la garde prussienne. Le combat fait 300 morts dont plusieurs officiers français et décime les 2/3 d’un régiment adverse. 

Lundi 19 avril 1915, des soldats autrichiens ont pénétré en territoire italien

Les Autrichiens attaquent les bersaglieri italiens du 11e régiment à la frontière austro-italienne. Ces derniers repoussent l’attaque « en entrant de 200 mètres environ en territoire autrichien ». Un autre incident a lieu également sur la frontière entre des soldats des deux pays .Des Autrichiens sont faits prisonniers. De plus, le journal précise que la mobilisation économique de l’Italie est complète. Le pays s’est procuré « 10 millions de quintaux de céréales » pour se parer à une éventuelle disette. Le gouvernement remplace certains préfets « connus pour leurs tendances favorables à l’Allemagne et à l’Autriche ». Devant ces faits, l’intervention italienne semble devenir de plus en plus probable. 

Lundi 19 avril 1915, Garros abat encore un aviatik 

Le lieutenant Roland Garros détruit son troisième aviatik entre Ypres et Dixmude. « L’appareil ennemi est tombé dans les lignes allemandes, après une chute de 600 mètres ». 

Légende : Un aviatik abattu par Roland Garros, descend en tournoyant, enflammé, pareil à un météore. Dessin de A. Matignon, d’après le croquis d’un témoin (L’Illustration du 17 avril 1915 PER 147/24)

 

Jeudi 23 avril 1915, la chronique sportive

Des combats de boxe se déroulent au Café du Commerce, quai National à Angers. Les matchs réunissent « toutes les étoiles pugilistes qui nous restent : les boxeurs angevins Ledru, Henry et Prieu ». Il y a également Darteil, « champion de Paris intermagasins et champion de France militaire toutes catégories » et « Vern, boxeur américain, actuellement à Angers, entraineur du célèbre champion Willie Leoes, possesseur du titre mondial de la catégorie des poids moyens ». Ce programme « fort intéressant » est gratuit « en ces temps où  le sport semble délaissé ». Cette « pléiade de boxeurs » déploient une « ardeur plus grande que précédemment pour acquérir la force musculaire nécessaire à faire d’eux des hommes, c'est-à-dire des soldats, qui défendront notre sol et laisseront le champ libre à la prospérité et au développement de l’influence française dans le monde ». 

Jeudi 23 avril 1915, la journée pour nos « prisonniers en Allemagne »

Le comité central de Maine-et-Loire de Secours aux victimes de la guerre organise une journée en l’honneur des prisonniers français et alliés en Allemagne. La journée, comme les précédentes, est un « éclatant succès ». Le journal publie « le nom des quêteuses et le chiffre des sommes accueillies par elles ». Cette publication permet au Comité de les remercier de faire « œuvre de charité » et représente « pour nos prisonniers déshérités, la Patrie trop lointaine mais qui n’oublie pas ! ». 

Dimanche 25 avril 1915, les Allemands se servent de gaz asphyxiant

L’Ouest publie le rapport du maréchal French. Le 23 avril, les Allemands attaquent les troupes françaises « sur la gauche, dans le voisinage de Bixschoote et de Langemark » en Belgique. L’assaut est précédé d’un violent bombardement et « l’ennemi a fait usage en même temps d’un grand nombre d’appareils pour la production de gaz asphyxiant ». Cette procédure est « contraire aux termes de la Convention de la Haye signée par l’Allemagne » en juillet 1899. Les Allemands lancent de fausses déclarations en affirmant que ce sont les Français qui utilisent ce gaz mais elles sont « évidemment faites dans le but de diminuer à l’avance les critiques des neutres ».  Les Français doivent se retirer de la zone infestée. La ligne de front recule donc sur cette zone.

Cette semaine il y a 100 ans

© Département de Maine-et-Loire - Tous droits réservés