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Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 5 AU 11 AVRIL 1915

05 avril 2015

Alors que des messes en faveur des blessés de guerre sont organisées et que les soldats sont récompensés pour leurs glorieuses actions sur le front par la Croix de guerre, les jeunes hommes de 19 ans sont appelés à s’engager. Le Journal du Maine-et-Loire (72 JO 120) évoque également les solutions pour lutter contre la piraterie allemande sur les mers.

Mercredi 7 avril 1915, la taxe « du décuple » sur les absents belges

Le Syndicat d’Initiative de l’Anjou avertit les réfugiés belges de la nouvelle taxe dite taxe « du décuple » que l’Allemagne pourrait instaurer. Le gouverneur général de la Belgique allemand, Von Bissing, veut « frapper d’une taxe égale à 10 fois le montant de la contribution personnelle les citoyens belges qui ont quitté volontairement le pays depuis le début des hostilités ». Il demande « aux communes de dresser la liste des absents et donne à ceux-ci un délai de trois mois à partir de cette date pour faire rectifier éventuellement les mentions qui les concernent ». Le Gouvernement belge réagit en adressant aux États neutres « une protestation énergique contre cette taxe ». Pour venir en aide aux réfugiés belges en France, un Comité de Jurisconsultes s’est mis en place. Il donne des consultations gratuites au Palais de Justice à Paris. Pour ceux qui ne peuvent pas faire le voyage jusqu’à Paris, le Comité peut répondre aussi par écrit et conseiller à distance. 

Jeudi 8 avril 1915, les mesures à prendre contre les sous-marins allemands

Devant les pertes considérables subies par les marines marchandes anglaise, russe et française, des mesures énergiques vont être prises contre « la piraterie allemande ». Un conseiller municipal de Saint-Brieuc propose deux solutions. La première, comme il l’a soumise au sous-secrétaire d’État de la marine marchande, veut que « tout vapeur coulé par un sous-marin allemand [soit] remplacé dans le plus bref délai par un des 278 vapeurs allemands  détenus dans un port d’une des nations Alliées ». L’autre solution est de munir les vapeurs de canons, voire même seulement « deux canons de 47 millimètres ». Cet armement peut couler « n’importe quel sous-marin ». Alors les sous-marins allemands « n’auront qu’un seul moyen de destruction, la torpille ». Or, pour le conseiller municipal, un sous-marin ne peut contenir à son bord que cinq ou six torpilles, qui coutent chacune très chère. De plus, il « est difficile de torpiller un vapeur, marchant à toute vitesse ». Ces deux moyens peuvent « combattre et contrarier considérablement la guerre maritime qui frappe durement les marines marchandes ». 

Légende : Illustration d’un sous-marin allemand lançant une torpille contre un navire (L’Illustration du 27 février 1915. PER 147/24)

Jeudi 8 avril 1915, une messe en musique

Les blessés de l’hôpital auxiliaire n°102 sont mis à l’honneur par une messe qui est organisée à leur profit par le Comité Angevin de l’Union des Femmes de France. La messe se déroule dans l’église de la Madeleine à Angers et est présidée par « sa Grandeur Monseigneur l’Évêque d’Angers ». La partie musicale est assurée, notamment, par M. Fischet, directeur de la chorale Sainte-Cécile et par M. Bailly « l’artiste aimé du public angevin » ainsi que d’autres artistes. Le journal précise que l’église serait trop petite « pour recevoir tous les amis de nos chers blessés qui voudront ouvrir toute grande leur bourse pour la quête qui sera faite à leur attention ». 

Jeudi 8 avril 1915, la mise en route de la classe 1916

« Les opérations de la mise en route des jeunes gens de la classe 1916 ont commencé hier et se continueront toute la semaine ».

Dimanche 11 avril 1915, la Croix de guerre est désormais officielle

Le Journal Officiel annonce la création de la Croix de guerre. C’est le chancelier de la Légion d’honneur qui fixe le type de la nouvelle décoration militaire : « une croix en bronze claire, à quatre branches, surmontée d’une couronne de lauriers et suspendue à un ruban vert uni. Sur le ruban, des agrafes de bronze portant le mot « citation » en relief s’étageront pour ceux qui en ont mérité plusieurs. L’agrafe sera différente selon que le soldat aura été cité à l’ordre des armées, de la division, de la brigade ou du régiment. Au centre de la croix se trouve la date de l’année où il aura accompli le fait glorieux qui en aura justifié l’attribution : 1914 ou 1915 ». Le ruban est vert avec liseré et bandes rouges.

Légende : Croix de guerre (L’Illustration du 1er mai 1915. PER 147/25.)

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