Détail d'un article

Il y a 100 ans cette semaine

SEMAINE DU 30 NOVEMBRE AU 6 DÉCEMBRE 1914

30 novembre 2014

Le Pays baugeois (90 JO 1) évoque, pour cette semaine, très peu les théâtres d’opérations militaires sur le front. Il tient à partager non seulement les événements qui bousculent Baugé et ses alentours mais aussi les prises de paroles de différentes personnalités comme par exemple Georges Clemenceau.

Du vin d’Anjou pour les soldats

La population locale avait déjà été sollicitée pour des dons de couvertures pour les soldats du front. Un nouvel appel, relayé par M. Fabre, préfet de Maine-et-Loire, est lancé par les syndicats viticoles aux viticulteurs du département. Il s’agit d’offrir une part des récoltes de vin de l’année 1914 aux soldats en campagne. La quantité de vin à donner est fixée à 1 % de la récolte mais « ce chiffre n’est pas absolu, ni limitatif. Les uns donneront par barriques et les autres par cruches, chacun suivant ses ressources et ses moyens ». Cette action a pour but de dire aux soldats « que nous pensons à eux avec tendresse et fierté », ce vin leur apportant « un peu du soleil du pays » et « une force nouvelle ». L’initiative, remarquée par le ministre de l’Intérieur qui remercie « très vivement » les sociétés viticoles, sera en partie aidée financièrement par le ministère de la Guerre. Ce dernier veut prendre en charge « tous les droits de régie et les frais de transport ». Les bureaux des quatre syndicats viticoles de Maine-et-Loire : « l’Union des Viticulteurs de l’Anjou, le Syndicat Agricole et Viticole de Thouarcé et des Côteaux du Layon, le Syndicat des Vignerons des Côteaux de Saumur, le groupement Syndicat de Viticulteurs Saumurois à Doué-la-Fontaine » encouragent très vivement les viticulteurs à participer à cet acte de solidarité en faveur « de nos héroïques soldats ».

Légende : Du vin pour nos soldats. « On se préoccupe un peu partout de faire parvenir du vin à nos chers soldats. Bientôt, ces envois apporteront à nos combattants, avec leur précieux réconfort, la chaleur et le parfum du pays natal » (<i>Le Républicain de Maine-et-Loire</i> 114 JO 5)

La décoration attribuée au général Joffre

Le président de la République, le président du Sénat, le président de la Chambre des Députés, le président du Conseil et le ministre de la Guerre partent le jeudi 3 décembre 1914 rendre visite aux armées sur le front. Arrêtés au grand quartier général, Raymond Poincaré remet la médaille militaire au général Joffre. Dans son discours, le président de la République félicite amplement le général pour ses qualités qu’il énumère une à une : « un esprit d’organisation d’ordre et de méthode », « une sagesse froide et avisée », « une force d’âme que rien n’ébranle », « une sérénité dont l’exemple salutaire répand partout la confiance et l’espoir ». Il lui attribue la défense des Flandres et la victoire de la bataille de la Marne. Ainsi, cette « simple et glorieuse » médaille lui est remise comme un « témoignage de la reconnaissance nationale ». 

« Pour les P.T.T »

Georges Clemenceau, homme politique, proche des Radicaux, a lancé différents journaux dans sa carrière où il exprime ses propres idées. Essuyant la censure pour L’Homme libre, il publie un autre journal L’Homme enchaîné à partir du 8 octobre 1914. 

Ici, Le Pays baugeois publie un article issu de L’Homme enchainé dans lequel l’auteur ironise sur la lenteur de la transmission des courriers de La Poste française.

« Un des mes amis qui est au front, et que j’ai des raisons de considérer comme un très bon juge, m’écrit que tout va très bien dans l’ensemble et qu’il est plus confiant que jamais. J’ai trop de joie à recevoir cette bonne nouvelle d’un personnage autorisé, pour n’en pas faire part immédiatement à mes lecteurs. En même temps, je me risque à transcrire son post-scriptum, sur lequel chacun de nous pourra réfléchir. Il est ainsi conçu : Les Anglais reçoivent très régulièrement leur correspondance dans les quatre jours de l’expédition. Si nos maitres-postiers sentent jamais le besoin d’aller à l’école, ils sauront où s’adresser ».

Cette semaine il y a 100 ans

© Département de Maine-et-Loire - Tous droits réservés