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SEMAINE DU 16 AU 22 NOVEMBRE 1914

16 novembre 2014

La situation militaire du front se déroule de façon semblable, de violentes canonnades des tranchées s’accompagnent d’avancées lentes et peu significatives. Les événements relayés par Le Conseiller de L’Ouest (27 JO 18) montrent que la vie continue à l’arrière.

Dans les tranchées

Devant la dureté des tranchées que les journaux évoquent quotidiennement, Le Conseiller de l’Ouest décide d’aborder les distractions mises en œuvre par les soldats. 

Un avertisseur sonore artisanal est mis au point par les Allemands. Des boites de conserves, accrochées les unes aux autres, sont installées devant leur tranchée. La moindre attaque de l’adversaire devient ainsi repérable. Certains soldats français s’amusent à aller accrocher une ficelle à ces boites qu’ils ont déroulé jusqu’à leur camp. En agitant le bout de ficelle, « le tintement des boites de conserves alarme l’ennemi qui, croyant à une attaque, se met à tirer avec fureur ». Le journal relève aussi une autre distraction. Les soldats élèvent « pendant la journée un mannequin coiffé d’un képi et revêtu d’une veste de troupier ». La réaction est immédiate et les soldats allemands tentent de tirer sur la cible que les Français font bouger le long de leur tranchée. Ces différents amusements permettent de détendre les soldats mais « ces plaisanteries bien innocentes n’empêchent pas nos braves petits soldats de faire tout leur devoir quand l’heure de la bataille a sonné ». 

Le journal choisi également de relayer l’information de la « Commission de l’Union des Poilus ». Cette organisation plaisantine est une invention de soldats français. Réunis à Vendresse (Aisne), ils rédigent des articles relatifs à leur constitution : « Article 1 : la bonne humeur de la France ne perd jamais ses droits ». « Article 3 : l’entrée du cercle est interdite aux projectiles allemands ». 

Le drame passionnel de la rue Maillé

La cour d’assises de Maine-et-Loire juge une tentative d’assassinat ayant eu lieu à Angers. Henri-Louis Gaignard est accusé d’avoir voulu assassiner une jeune femme dont le journal ne dévoile pas le nom. Les deux protagonistes se connaissent et envisagent même de se marier. Les parents de la jeune fille, réticent à ce mariage, annoncent qu’ils quittent Angers et leur fille avec. Devant cette décision, Gaignard « pensa alors au suicide et conçut sans aucun doute, bien qu’il prétende n’avoir rien prémédité de ne pas laisser lui survivre celle qu’il aimait ». Il lui donne alors rendez-vous dans la chambre qu’il loue, rue Maillé. Au cours de l’entrevue, Gaignard tire à bout portant deux balles en direction de la fille et retourne le révolver contre lui. Pris en charge rapidement par les secours, les deux blessés sont rétablis. Après avoir interrogé l’accusé et les témoins, le verdict est rendu, Gaignard est acquitté.

La Foire de la Saint-Martin

La Foire de la Saint-Martin s’est tenue jeudi 19 novembre 1914 à Angers. Malgré le nombre de visiteurs en diminution, les transactions commerciales « ont été presque aussi actives que les années précédentes ». La Saint-Martin marquait le début des fêtes de la saison d’hiver dont la ville d’Angers se réjouissait. Mais avec les circonstances actuelles, la Foire de la Saint-Martin n’organise pas, cette année, de fêtes publiques comme à son habitude : « c’est une manifestation de deuil qui frappe la France ».

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