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Il y a 100 ans cette semaine

Semaine du 20 au 26 juillet 1914

20 juillet 2014

Le Journal de Maine-et-Loire (72 JO 118) suit toute cette semaine le procès de Mme Caillaux, soupçonnée d’avoir assassiné le directeur du Figaro. La semaine est aussi marquée par l’escalade des tensions entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie.

Lundi 20 juillet 1914, l’affaire Caillaux

 

La première audience du procès de Madame Caillaux débute lundi 20 juillet devant la cour d’assises de la Seine. Elle est accusée « d’avoir le 16 mars dernier à Paris, commis un homicide volontaire sur la personne de Gaston Colmette », directeur au Figaro. La suspecte est la femme de l’ancien président du Conseil, Joseph Caillaux. Riches, ils sont confrontés à des rumeurs incessantes sur l’origine de leur fortune, une situation détestable pour Mme Caillaux qui « ne pouvait plus vivre car partout elle entendait critiquer la conduite publique de son mari ». L’avocat Me Labori prend la défense de Mme Caillaux en évoquant les difficultés rencontrées par celle-ci face aux maltraitances médiatiques dont elle fait l’objet notamment par M. Colmette au Figaro. Ce dernier « avait stigmatisé le ministre de l’impôt sur le revenu, d’Agadir, du Congo ». Il est aussi question de publication de lettres intimes écrites par M. Caillaux. 

Le quotidien développe, chaque jour de la semaine, l’évolution du procès. Le verdict est rendu le mercredi 29 juillet 1914 avec l’acquittement de la « dame » par le détournement de cette affaire criminelle en une affaire politique. 

Vendredi 24 juillet 1914, l’ultimatum de l’Autriche à la Serbie

Le Journal de Maine-et-Loire publie le vendredi 24 juillet 1914 un petit encart sur l’ultimatum lancé par l’Autriche-Hongrie à la Serbie. L’Autriche-Hongrie  adresse à la Serbie une note, par laquelle elle lui demande d’intervenir fermement devant la propagande anti-autrichienne et de condamner les commanditaires de l’attentat de Sarajevo. Face à cela, certaines puissances européennes réagissent. Un conseil des ministres russes est convoqué en urgence. L’Allemagne et l’Italie « ont donné leur entière approbation à la note adressée à Belgrade ». Le quotidien belge Le peuple titre « la guerre commence dimanche ». 

Dimanche 26 juillet 1914, le conflit austro-serbe

 

Le Journal du Maine-et-Loire offre sa une à l’escalade des tensions dans les Balkans. Maurice Portier, rédacteur de l’article « Berlin menace Paris », évoque la réponse claire de l’Allemagne. Selon les propos de l’ambassadeur allemand M. de Schoen, « si la Russie, pour protéger la Serbie, entre en campagne contre l’Autriche, l’Allemagne mobilisera aussitôt et attaquera la France ». Berlin exerce une pression sur Paris : si un conflit s’engage, la France doit convaincre la Russie de rester indifférente au sort de la Serbie. Pour l’auteur, c’est la république qui est à l’origine de la faiblesse de la France. Il écrit : « les événements démontrent une fois de plus l’incapacité du régime démocratique ». 

La Serbie donne sa réponse à la note de l’Autriche-Hongrie. Celle-ci est jugée insuffisante par le ministre autrichien qui annonce la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Le sort de l’Europe semble donc en suspens.

En parallèle, le journal évoque la situation de la France. Cette dernière semble se préparer à un éventuel conflit : réunions d’amiraux, rappels des préfets à leurs postes, préparations de la Chambre et du Sénat si une convocation extraordinaire était ordonnée.

Cette semaine il y a 100 ans

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