Cette année, la revue militaire a lieu cette sur la place La Rochefoucauld-Liancourt à Angers en raison de l’augmentation de l’effectif des garnisons et du rassemblement au complet du 33e régiment d’artillerie. La tribune officielle est composée du préfet d’Angers, M. Lasserre, accompagné du maire d’Angers Dr. Barot ou encore du procureur de la République M. Delange. À proximité d’eux, des anciens combattants et « une foule grouillante et bariolée » observent les défilés militaires. Sous le commandement du général Lefèvre, des décorations militaires sont remises aux nouveaux titulaires. La journée ensoleillée est ponctuée par des marches militaires des quatre Armes : les gendarmes, le 6e régiment du génie, le 33e d’artillerie et le 25e dragons.

De nombreux débats retardent le vote du budget militaire. Le 13 juillet 1914, le sénateur Charles Humbert lance une critique vive des conditions militaires de la France. Il précise que « le matériel de l’artillerie est en train de devenir inférieur à l’artillerie allemande » et que la France n’est pas prête. Il demande le vote de crédits suffisamment importants pour la défense nationale. Cette intervention provoque de vifs remous au sein de la classe politique. Chacun intervient au cours des sessions parlementaires, notamment le commandant Driant qui conteste le remplacement éventuel du général Joffre, « jamais on n’a travaillé avec plus de méthodes, depuis que le général Joffre occupe ses fonctions ». Il rajoute « M. Clemenceau a été président du Conseil pendant trois ans, il nous a donné un ministre de la guerre mou et insuffisant ». Après de nombreuses modifications du texte initial, l’accord entre la Chambre et le Sénat est passé et le budget militaire est finalement voté.