Le journal Le patriote de l’Ouest évoque l’officialisation du conflit suite aux rumeurs qui circulent en Anjou. Désormais « le conflit est inévitable ». La population angevine, semble, pour autant dans « une sereine confiance exempte de toute nervosité ». Avec le début de la guerre, la ville est en ébullition constante, « partout on travaille avec une fiévreuse activité ». Des scènes d’adieu de « mères qui embrassent leurs fils, les maris leurs femmes et leurs enfants ». La population n’est pas dans un état de tristesse mais « l’impression qui domine c’est une patriotique confiance et chez tous les soldats qui arrivent le même entrain joyeux ».

Lundi 3 août 1914, à Cholet grandiose manifestation patriotique 

Suite au décret de mobilisation générale, une manifestation des « plus enthousiastes » a lieu à Cholet. Une foule de plus de 5 000 personnes s’est rassemblée autour d’une retraite aux flambeaux par le 77^e d’infanterie commandé par « l’énergique colonel Lestoquoi ». Des chants comme « La Marseillaise » ou le « Chant du Départ » entonnés par le public accompagnés de cris « Vive la France », « Vive la Patrie » retentissent devant le passage des troupes et des officiers. 

(Le Petit Courrier 97 JO 27)

La guerre entre l’Allemagne et la France débute suite à l’entrée des troupes allemandes dans un territoire neutre : le duché du Luxembourg. L’Allemagne pose, à cette occasion, un ultimatum à la Belgique. 

Une note par laquelle l’Allemagne se considère en état de guerre est transmise au Gouvernement français par l’ambassadeur allemand M. De Schoen, avant qu’il ne quitte la France. Prétextant des incursions de troupes françaises sur leur territoire, l’affrontement entre les deux pays est désormais officiel. 

L’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne suite à la violation de la neutralité de la Belgique par l’Allemagne. De même, Le patriote de l’Ouest relaie les informations du journal belge Le Vingtième Siècle qui annonce que l’Allemagne déclare officiellement la guerre à la Belgique.

Le 135^e régiment est en revue sur la place Saint-Serge à Angers pour la présentation du drapeau aux troupes. Cette manifestation attire un nombre impressionnant d’Angevins, venus observer la revue. L’hymne national français est entonné. L’émotion « des femmes, des mères de famille, des fiancées dont l’être aimé est parmi ces soldats rassemblés » est palpable. Après la cérémonie, un défilé militaire débute sur le Boulevard Carnot jusqu’à la caserne. « De chaque côté des trottoirs, on s’écrase littéralement. Vive l’armée ! Vive la France ! crie-t-on inlassablement ». 

Selon les informations d’un journaliste de Saumur, un espion allemand est arrêté à Courtalain par un réserviste du service de surveillance de la voie ferrée.

Il en est de même à Cholet où quatre Allemands sont arrêtés. Ces hommes ont émigrés à Cholet parmi 2 500 Italiens. Selon certains Italiens, l’un d’eux est un espion, ils l’ont vu prendre des notes en cours de route. La gendarmerie s’est occupée de leur transport car le foule veut les lyncher.